Du 15 octobre 2024 au 5 janvier 2025, l’œuvre de Mehdi Qotbi sera au centre d’une rétrospective que lui consacre l’Institut du monde arabe à Paris, avec une centaine d’œuvres réalisées depuis les années 1960, alors que l’artiste posait les bases de son style unique, jusqu’à aujourd’hui où sa vision continue d’élargir les horizons artistiques.
Placée sous le commissariat de Nathalie Bondil, directrice du Département du musée et des expositions de l’IMA, cette rétrospective met en lumière l’univers pictural du peintre, où la calligraphie, devenue élément central de son œuvre, transcende sa fonction ornementale pour former un espace de dialogue entre les cultures et les imaginaires.
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Une belle occasion pour découvrir la peinture de Mehdi Qotbi, laquelle se distingue par l’exploration de la Hurufiyya, un mouvement artistique qui réinterprète la calligraphie arabe dans une approche contemporaine, et d’observer dans ses toiles les influences de maîtres occidentaux comme Claude Monet, dont il admire les «Nymphéas», ou Jackson Pollock, avec lesquels il partage l’amour des motifs all-over et des compositions libres.
Un beau-livre aux éditions Assouline
En parallèle de cette rétrospective à l’IMA, les éditions Assouline publient un beau-livre consacré aux 55 années de peinture de l’artiste et préfacé par le président français Emmanuel Macron, le président de l’IMA, Jack Lang ainsi que par le critique d’art Philippe Dagen.
Dans sa préface, Emmanuel Macron salue l’œuvre «éclatante, d’une richesse de couleurs et de formes inépuisables» de celui dont il rappelle l’enfance dans les quartiers populaires de Rabat, marquée par «l’âpreté et le dénuement».
«Ses tableaux rapprochent le Nord et le Sud, l’orient et l’occident, la tradition coranique et celle de la mosaïque byzantine, celle du vitrail et celle de l’abstraction, celle de l’impressionnisme, de l’enluminure et de la tapisserie», note Emmanuel Macron, avant de voir en ce «fil infini qui ne cesse de s’enrouler et de se dérouler sur ses toiles, (…) celui que l’artiste tisse entre nos deux pays».
Artiste, mais aussi président de la Fondation nationale des musées du Maroc, Mehdi Qotbi est considéré par le président de la République française comme un «ambassadeur de nos cultures de part et d’autre de la Méditerranée, à travers laquelle il fait voyager ses œuvres comme celles des peintres qui l’inspirent».
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Cet engouement pour l’artiste et son œuvre est partagé par Jack Lang, président de l’IMA, qui aime à voir en Mehdi Qotbi un «authentique brodeur de mots», sous les mains duquel «la langue arabe, trésor de poésie et d’images, se fait fluide», le «peintre d’un vertige profond, un génial funambule qui s’accroche à une ligne de vie, celle de l’altérité et de la tolérance».
Jack Lang conclut sa préface en conviant le public à «admirer l’univers presque cosmique de Mehdi Qotbi», une manière de «plonger dans l’âme humaine, rêver et être en discussion parfaite avec ses sentiments, ses émotions, un peu comme la composition d’un éclatant poème».