Kel Assouf, la musique ou la mémoire en partage

DiaporamaLe B-Rock s'est empli, mercredi soir, de sons touaregs et de parfums de sables roux. Les chants en tamachek du groupe Kel Assouf se sont élevés vibrant de nostalgie.

Le 13/03/2014 à 14h52

Le groupe Kel Assouf a enchanté une salle comble, jeudi soir, au B-Rock, à Casablanca.  . Brahim Taougar - Le360

Le B-Rock s'est empli, mercredi soir, de sons touaregs et de parfums de sables roux. Les chants en tamachek du groupe Kel Assouf se sont élevés vibrant de nostalgie, retraversant, par la musique, les terres libres d'une culture nomade obstruée par les frontières factices érigées par le colonialisme français.

Une chanteuse et un chanteur, musiciens aussi, venus du Niger, un musicien du Mali et un autre, français, composent ce groupe qui a attiré foule. Le chanteur et musicien nigérien Abou Bakar, qui accompagne ses chants de sonorités électriques tremblées par sa guitare, a, confie-t-il, de la famille non seulement au Niger mais, aussi, au Mali, en Algérie. Il porte en lui une culture qui transcende les frontières et dont il parle en musique les souffrances et la beauté. Et ce musicien, qui avait été un combattant, s'est aujourd'hui choisi cette arme-là: celle de la poésie et de la musique qui savent garder vive la mémoire d'un peuple. Les sons qui s'élèvent sont familiers. Les mots qui montent volutes, envoûtantes mélopées, aussi, et des personnes venues assister au concert prendont plaisir, avant et après la prestation du groupe, à discuter en amazigh avec Abou Bakar. Rythmes du sud, rythmes berbères que les Marocains portent aussi en eux. Les amoureux de ce groupe pourront bientôt le retrouver au Festival international des Nomades qui aura lieu du 14 au 16 mars.

Par Bouthaina Azami
Le 13/03/2014 à 14h52