John G. Lee était présent, jeudi soir, au CODA Casablanca music center pour un moment mémorable dont d’aucuns garderont longtemps les frissons. Vertigineux. Ceux qu’ont fait trembler en nous la sensibilité, la spontanéité, l’humilité et l’immense talent d’un homme qui charriait avec lui, sur les tremblées de basse, toute une mémoire inscrite dans la chair. Une mémoire dont les doigts courant sur les cordes suivait le rythme des joies et des douleurs, des émotions, de larmes séculaires et de soleils inextinguibles. Cette mémoire qui rayonne dans le regard et le sourire de John G. Lee. Celle, à la fois douce et prégnante, prenante, que parle le Jazz. Un langage pluriel, d’ailleurs, qui, dira l’artiste, "a beaucoup influencé d’autres types de musique comme le hip hop" mais sait aussi s’emparer de rythmes multiples comme le rock, la samba, et leur insuffler son esprit. "Il y a différents types de jazz, plusieurs courants, dans le jazz où il y a beaucoup d’influences brésiliennes, afro-cubaines, ajoutera John G. Lee. Mais ce que ces courants ont en commun, c’est l’improvisation. Le jazz est la seule musique qui se base sur l’improvisation".
L’histoire d’une rencontrePlus qu’une master class, c’est un véritable concert qu’a donné, ce jeudi soir, John G. Lee, accompagné de talentueux musiciens, à savoir M’hamed El Menjra à la guitare, Afredo Meyeo au piano, et Gregory à la batterie. Car il n’y a rien à expliquer. Il y a à ressentir, et la musique parle d’elle-même. Aussi, lorsque John G. Lee évoquera le sublime Kind of blue de Miles Davis qui, dira-t-il, "est un best seller, révolutionnaire, qui a changé la conception de beaucoup de monde sur le jazz", il enchaînera sur un morceau envoûtant, dans la même veine. Les musiciens s’écoutent et se répondent. La symbiose est parfaite. Cette symbiose qui, comme le dit John G. Lee, est fondamentale dans une formation de jazz. Et la magie, ce jeudi soir, a opéré, entre des musiciens qui jamais n’avaient joué ensemble.
M’hamed El Menjra avait rencontré John G. Lee à Beyrouth, il y a de cela deux ans. Le jazzman y donnait un concert et le jeune guitariste l’a approché et est resté en contact avec lui dans l’idée de le recevoir à Casablanca. C’est chose faite. John G. Lee a répondu à l’invitation. Et, pour ceux qui ont manqué la master class du maestro, rendez-vous vendredi soir, à Rabat, au Pietri, où John G. Lee sera en concert.











