Nouvelle consécration pour Fouad Laroui. L’écrivain vient de remporter le prix littéraire des lycéens du Liban pour son roman Ce vain combat que tu livres au monde, paru en 2016 aux éditions Julliard. Cet ouvrage était en lice dans la sélection 2018 aux côtés de Continuer de Laurent Mauvignier, Ecouter nos défaites de Laurent Gaudé, Marc et la poupée de Marya Madjidi et Petit pays de Gaël Faye.
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Traitant d’un sujet à l'actualité brulante, le terrorisme en l’occurrence, ce roman a touché les lecteurs et a ainsi obtenu la faveur des votes. Une telle récompense ne peut que réjouir Fouad Laroui, lui aime tant compter des jeunes parmi ses lecteurs. «C’est une question trop importante pour la laisser entre les mains des spécialistes. Je souhaite toucher un autre public, celui des lycéens» avait-il dit dans l’une de ses interview réalisés pour la librairie Mollat.
Ce vain combat que tu livres au monde met en scène quatre principaux personnages: Ali, Malika, Brahim et Claire. Ali, le protagoniste numéro 1 va basculer d’un récit à l’autre. Son cousin Brahim représente quant à lui le jeune qui n’est pas du tout à son aise en France. Il y a Claire, l’amie de Malika. C’est elle qui dit que c’est un vain combat qu’on mène au monde lorsque l’on prétend par la violence aveugle, par le terrorisme essayer de changer ce monde. Il vaut mieux selon elle essayer de le vivre. Enfin il y a Malika, la compagne d'Ali, qui elle hésite. Au début lorsqu’il y aura cet incident qui va complétement bouleverser leur vie, elle se pose la question et puis très rapidement elle a la réponse: nous ne vivons pas dans un monde parfait, il n’y a pas de justice immanente, mais peut-être vivons nous dans le moins mauvais monde possible.
A travers ce récit, le lecteur découvre comment Ali bascule dans le désespoir, puis dans l’extrémisme lui dont la vie semblait si paisible. Avec Malika, ils venaient d’emménager dans un quartier Bohème de Paris. Ali, marocain de naissance et brillant ingénieur vit en France depuis 10 ans. Malika est institutrice, ne parle pas l’arabe et ignore presque tout de la culture de ses parents. Leur bonheur aurait pu être parfait si Ali n’était pas obligé de démissionner pour sauver son honneur après avoir été écarté d’un projet sensible sur lequel il travaillait depuis des mois. Soudain c’est la descente aux enfers.
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Fouad Laroui a une fois de plus, dans ce roman, relevé le défi de faire confronter deux récits: le récit européen-Américain du monde, toujours dominé par un vainqueur et le récit arabe. «Avec ses romans, ses nouvelles, son essai De L'islamisme et ses tribunes dans la presse, Fouad Laroui est une des rares voix à faire entendre un discours profondément original sur le conflit entre pays occidentaux et monde arabe», confirme son éditeur Julliard.
Fouad Laroui compte à son actif plusieurs prix littéraires dont on citera le prix Goncourt de la nouvelle pour son ouvrage L'Étrange Affaire du pantalon de Dassoukine, en 2013, le grand prix Jean Giono pour Les tribulations du dernier Sijelmassi en 2014 et le prix Grand Atlas pour son album jeunesse La meilleure façon d’attraper les choses, édité chez Yomad en 2001.