Diapo. Le "Corps orné" de Majida Khattari vient habiter L'Atelier 21

DiaporamaL’artiste plasticienne Majida Khattari présente ses œuvres récentes du 15 mars au 12 avril 2016, à la galerie d’art L’Atelier 21. Rendez-vous ce mardi 15 mars, dès 19h, pour le vernissage d'une exposition troublante de beauté.

Le 14/03/2016 à 09h30

L'Odalisque invisible . Le360 : Adil Gadrouz

Majida Khattari revient à L’Atelier 21 avec une exposition troublante de beauté, de «corps ornés», tout en transparence, qui hantent les lieux. Corps de femmes, qu’elle ne cesse de questionner à l’épreuve de l’histoire et du tabou qui les frappe, du regard qui se pose sur elles, en juge, ici ou ailleurs.

Ainsi, écrit Valérie labayle, «le hijab, qui signifie à la fois «voile» mais aussi «barrière», «obstacle» et pourrait même être traduit par «frontière» devient en France pour certains un signe de revendication identitaire et communautaire, véhiculant dans le même temps la peur de l’Islam en Occident.

Le corps voilé choque en Occident tandis que c’est le corps dévoilé qui est perçu comme provoquant en Orient. Mais bien évidemment les choses ne sont pas si simples et Majida l'a bien montré dans ses défilés-performances où les vêtements-sculptures masquent ou donnent à voir différentes parties des corps de ses modèles, entravent ou libèrent leurs mouvements».

D’une envoûtante sensualité, les nouvelles œuvres de Majida Khattari mettent en scène, plus que le corps, tout un univers du féminin, aussi pudique que subversif, où l’artiste révèle en cachant, sublime en suggérant, dans le jeu des peaux nues et courbures de femmes mêlées aux fluides et translucides paravents des étoffes et dentelles aux géométries orientales qui s’inscrivent comme autant de tatous, d’inscriptions palimpsestes, spectrales présences traversant la toile de montées de désirs enfouis, de frémissements épelant liberté.

«Majida a été pionnière dans la monstration et la dissimulation des corps à travers ses performances et ses vêtements-sculptures, une exploration qui se poursuit dans ses photographies», souligne encore Valérie Labayle.

Née à Erfoud, cette artiste plasticienne franco-marocaine qui décrochera, en 1988, un diplôme de l'École des beaux-arts de Casablanca avant de s’installer à Paris pour y intégrer l’École nationale supérieure des beaux-arts et décrocher encore, en 1995, un diplôme national supérieur d'arts plastiques, ne cessera d’explorer cette polémique autour du voile, laquelle sera exposée en France.

Elle engagera alors une réflexion pour le dépouiller, dans une geste esthétique fascinante qui en fera un objet singulier de séduction, des représentations préjudiciables, négatrices, qui emprisonnent et l’âme et le corps.

Par Bouthaina Azami
Le 14/03/2016 à 09h30