De Tanger à Hollywood, Sanaa Hamri se confie: Mariah Carey, Prince, Beyoncé, le Maroc et moi

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Sanaa Hamri, réalisatrice marocaine. (A.Gadrouz/Le360)

Le 14/12/2024 à 18h10

VidéoLors de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech, Sanaa Hamri, la plus Américaine des réalisatrices marocaines, s’est confiée à notre caméra sur son attachement profond à ses racines marocaines, en particulier à Tanger, ville qui l’inspire de façon viscérale.

Retour aux sources pour la réalisatrice marocaine Sanaa Hamri que nous avons rencontrée lors de son passsage au Festival international du film de Marrakech. Révélée à Hollywood, la Tangéroise, fille de l’artiste peintre Mohamed Hamri, a partagé, dans cet entretien, son attachement au Maroc, son parcours, ses inspirations et ses projets.

«Tanger coule dans mes veines, elle fait partie intégrante de mon identité et de ma vision artistique. J’y ai vécu et j’y ai grandi», entame-t-elle. «En tant que fille du peintre Mohamed Hamri, j’ai baigné dans un milieu artistique avant de partir aux États-Unis à l’âge de 18 ans», continue-t-elle.

Elle confie se rendre régulièrement au Maroc, et plus particulièrement à Tanger pour se ressourcer. «J’ai besoin de revenir dans mon pays pour retrouver l’équilibre et l’inspiration».

Revenant sur son parcours aux États-Unis, elle raconte avoir rencontré de nombreuses difficultés, surtout au début de sa carrière, à une époque où les femmes réalisatrices étaient rares. «Je me suis sentie seule au début, mais j’ai toujours eu le soutien de ma famille et des Marocains qui m’ont encouragée à persévérer et à réaliser mes rêves».

Elle a également évoqué sa collaboration avec des artistes de renommée mondiale comme Mariah Carey, Prince et Beyoncé, soulignant qu’elle s’était toujours efforcée de leur faire découvrir le Maroc. «J’ai emmené Mariah Carey à Marrakech et elle est tombée amoureuse de notre culture. Je souhaite adresser un message aux Marocains: nous devons tous être fiers de nos racines et de notre pays».

Dans le futur, Sanaa Hamri rêve de réaliser un film inspiré d’une histoire marocaine. «J’aimerais produire un film sur l’histoire du Maroc pour faire découvrir la beauté et la diversité de notre culture. Car chaque fois qu’un film est tourné chez nous, c’est pour raconter l’histoire d’un autre pays. J’aimerais donc, cette fois-ci, que le film soit vraiment tourné sur nous».

Une installation au Maroc est-elle prévue? «Avec le développement du numérique, je peux travailler depuis le Maroc grâce à Zoom par exemple. Parfois, je suis chez moi à Tanger et je gère mes projets à Londres ou à Los Angeles», explique-t-elle.

Sanaa Hamri ajoute qu’elle aimerait aussi contribuer au succès du cinéma marocain. «J’ai beaucoup de respect pour les grands réalisateurs marocains tels que Nabil Ayouch, mais si j’ai un choix à faire, j’aimerais plutôt travailler avec la nouvelle génération, celle qui n’a pas encore été découverte et qui a besoin de lumière», conclut la réalisatrice.

Par Ghania Djebbar et Adil Gadrouz
Le 14/12/2024 à 18h10