Les organisateurs du concert de Booba à Casablanca ne lâchent pas prise. Malgré la campagne de boycott menée contre le spectacle du rappeur prévu le 21 juin au complexe Mohammed V, les producteurs, à leur tête l’agence 10mentions, n’abandonnent pas. «On se battra jusqu’au dernier souffle», confie une source de la production contactée par Le360.
Concernant le courrier signé du 28 mars de la préfecture de la commune d’Anfa qui signale l’absence d’autorisation pour cet évènement, la même source affirme que les organisateurs comptent bien faire appel de cette décision et demandent aux autorités de justifier clairement les raisons du refus de leur demande.
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«Même s’il y a eu un accusé de réception effectué par notre comptable, nous n’avons pas eu vent de ce courrier qui aurait été déposé par un coursier et non pas un huissier de justice ou autre», note-t-on. Et d’ajouter: «Nous avons organisé plusieurs concerts dans ce même lieu (complexe Mohammed V) et toujours sur la base d’un accord préalable oral, suivi, la veille de l’évènement, d’une réunion avec tous les intervenants, les autorités locales comprises. Maintenant si on nous refuse l’autorisation pour organiser ce concert au stade Mohammed V, on aimerait bien que ce refus soit motivé par des raisons valables.»
En attendant, les billets continuent de se vendre sur Guichet.com et plus de 50% auraient déjà été écoulés, selon les organisateurs. «Malgré tous ces appels féroces à l’annulation du concert de Booba, ainsi que la pétition mise en ligne et qui, faut-il le signaler, a été signée par à peine 4.500 personnes, les gens achètent les tickets», précise notre interlocuteur.
La campagne de boycott du concert, dont la date coïncide avec les célébrations de la Fête de la musique, a été lancée sur Twitter dès l’annonce l’événement en mars dernier. L’influenceur Tarik Talk et le mouvement Moorish ont mené la valse de la campagne et ont relayé la pétition contre le concert de Booba. En gros, il est reproché à l’artiste français de «porter atteinte à la dignité de la femme marocaine».
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Les anti-Booba dénoncent en effet ses chansons où la femme marocaine est presque traitée de prostituée (allusion faite surtout à sa chanson «E.L.E.P.H.A.N.T», dévoilée en 2017). Dans leurs publications, ils ont même interpellé la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) afin qu’elle interdise l’accès au territoire à Booba.
De son côté, le Club des avocats, en la personne de son président Mourad Elajouti, a annoncé qu’elle va porter plainte officiellement contre Yaffa Elie Thitia, le nom à l’état civil de Booba. L’association compte baser son argumentaire sur le fait que «la présence de Booba sur le territoire marocain peut présenter un trouble à l’ordre public».
Plusieurs questions et zones d’ombres continuent néanmoins d’entourer cet appel au boycott dont fait l’objet Booba. L’on pourrait se demander pourquoi ses chansons, dont celle qui aurait fait déborder le vase des contestations et de la colère des internautes, n’ont pas empêché la tenue de son concert en 2017 à Mawazine, auquel plus de 100.000 personnes ont assisté.