Loubna Abidar signe son retour dans le cinéma marocain. Découverte dans le sulfureux «Much Loved» de Nabil Ayouch, l’actrice marocaine s’était exilée en France après avoir subi une flopée de critiques pour son rôle jugé très audacieux. Elle a été choisie par Jérôme Cohen Olivar, réalisateur de «Kandisha» (2008) et de «L’orchestre de minuit» (2015), pour camper le personnage principal de son prochain film, intitulé «Autisto», aux-côtés du charismatique Ismaïl Abou Kanater.
Ce long-métrage, en projet depuis 2020, entrera en tournage à partir du 10 juin à Casablanca, pour une durée de six semaines, avec un budget avoisinant les 8,5 millions de dirhams. «Le film est une production à 100% marocaine. Initialement, ce devait être un film à gros budget, en co-production avec des sociétés israélienne et américaine et tourné dans les trois pays. Finalement, le scénario a été réécrit et l’histoire réadaptée», confirme la productrice Zhor Fassi Fihri.
Lire aussi : Hicham Lasri: «J’ai une aversion personnelle pour ce que j’appelle “le cinéma de gentil arabe”»
En 2020, dans un entretien avec Le360, Jérôme Cohen Olivar avait en effet annoncé qu’«Autisto» allait être une co-production à trois passeports, dont l’histoire partait de Tel-Aviv, en Israël. «C’est le récit d’une femme israélienne vivant à Tel-Aviv, qui a un enfant autiste. Un jour, il fera une crise d’épilepsie et lors d’une chute, il va se fracasser le visage. À l’hôpital, les médecins lui proposent de le placer dans un centre spécialisé, mais elle refuse. Assistant à son désespoir, une femme dans cet établissement de santé lui confie que si elle partait au Maroc, elle pourrait aller se recueillir sur la tombe de Rabbi Haim Pinto, et qu’un miracle allait se produire. Finalement, ce n’est pas le saint qui va la sauver», avait raconté le réalisateur à l’époque.
Né d’une expérience personnelle
Quatre ans plus tard, le scénario a changé. La mère ne sera pas israélienne, mais marocaine, interprétée donc par Loubna Abidar. «Elle a été choisie pour la qualité de son jeu. C’est une excellente actrice et elle est carrément faite pour ce rôle», s’enthousiasme le cinéaste. L’enfant autiste sera quant à lui campé par un adolescent déniché un peu par hasard à la fin d’un casting organisé au Studio des arts vivants, à Casablanca. «Nous sommes très heureux de l’avoir trouvé. Nous avons eu de la chance», lance Zhor Fassi Fihri.
L’idée de départ d’«Autisto» est née d’une expérience personnelle. Ayant lui-même un enfant autiste, Jérôme Cohen Olivar a depuis longtemps voulu réaliser un film sur cette spécificité neurologique et sur la souffrance des parents. «Je n’avais pas la force nécessaire pour faire ce film. C’est Zhor qui m’a donné le courage pour que ce projet voie le jour», confie Jérôme Cohen Olivar.