Les cinéphiles marocains peuvent pavoiser. Le premier multiplexe du groupe Pathé Cinémas, qui ouvre ses portes ce mercredi 20 décembre, promet une nouvelle expérience de visionnage, toujours plus immersive, grâce à une armada de nouvelles technologies de projection.
Prenant ses quartiers dans le centre commercial Californie Mall, et sobrement baptisé Pathé Californie, ce complexe composé de huit salles actera ainsi le retour de l’IMAX dans les salles marocaines, auxquels sont joints les artifices de la 4DX, avec ses fauteuils mouvants, ses projections d’air et d’eau, ou encore ses effets de lumière. Et comme pour offrir une parfaite «démo» de cette technologie, le multiplexe inaugure sa programmation (entre autres) avec le blockbuster américain «Aquaman and The Lost Kingdom», en simultané avec sa sortie mondiale.
Des prix variant de 80 à 190 dirhams
On s’en doute, ces équipements «up to date» ont nécessité des investissements de taille, se chiffrant, d’après Frédéric Godefroy, Directeur des opérations Afrique de Pathé Cinémas, à quelque 150 millions de dirhams. Pour autant, l’objectif est de proposer une grille tarifaire «accessible» qui «parle au plus grand nombre des habitants de Casablanca», mais qui reste «en adéquation avec les investissements», indique Aurélien Bosc, président de Pathé Cinémas.
La promesse est toutefois à relativiser: le prix du ticket varie de 80 dirhams comme tarif standard, à 190 dirhams pour la salle VIP, ses fauteuils doubles grand confort et ses méridiennes. Cela reste assez compétitif au vu des technologies offertes dans les salles, mais plutôt salé pour le Casablancais lambda.
Pathé Californie met toutefois toutes les chances de son côté, afin d’atteindre l’objectif assez ambitieux de 600.000 entrées durant la première année d’exploitation. Ainsi, des réductions sont prévus pour les enfants et les tickets multiples, et une application mobile permet l’achat de tickets et la réservation gratuite, avec des places numérotées et une annulation possible jusqu’à 15 minutes avant le début de la séance.
De l’ouverture de ce premier multiplexe de Pathé au Maroc et ses particularités, de la stratégie du groupe français et de ses projets au Royaume, Le360 s’est entretenu avec Aurélien Bosc, président de Pathé Cinémas.
Le360: Pathé Californie est le premier multiplexe du groupe au Maroc. Quelles sont les particularités de ce multiplexe?
Aurélien Bosc: Si on devait le décrire de manière résumée, ce multiplexe est un concentré de confort, de technologie et d’expériences. Confort, parce que nous avons les meilleurs fauteuils du marché, offrant de multiples qualités. Nous avons différents types de fauteuils, avec à chaque fois une surprise pour les spectateurs, pour qui ce sera une véritable découverte aux standards internationaux: la projection laser, le son dimensionnel… Tout cela permet de plonger dans le film de façon assez unique.
C’est aussi un concentré d’expériences, car le spectateur a la possibilité de voir un film en 4DX, en IMAX ou dans une salle plus classique. La 4DX est une technologie unique, avec des fauteuils qui bougent, de l’eau projetée, des effets de lumière… Tous les sens sont en éveil. Sans oublier l’écran de très grande taille et un son absolument exceptionnel. Vous choisissez votre film, et vous choisissez la manière avec laquelle vous voulez le vivre. Dans tous les cas, vous profitez des meilleurs standards de confort et de modernité.
Pathé Californie signe le retour de l’IMAX au Maroc. En quoi est-il différent du format que nous avons connu auparavant dans une salle casablancaise?
Ce qui différencie l’IMAX de Pathé Californie, c’est avant tout la taille de l’écran, qui mesure ici près de 21 mètres de base, soit près de 400 mètres carrés de superficie. Ce qui est incomparable avec le format IMAX qui existait jusqu’à présent à Casablanca. Nous avons en plus installé des fauteuils inclinables en cuir, qui permettront aux spectateurs de s’évader dans un film dans les meilleures conditions.
Le chantier du complexe Pathé Californie a pris un retard certain par rapport à son planning initial. Quelles sont les raisons qui le justifient?
Le chantier a en effet pris beaucoup de retard, principalement à cause de la pandémie du Covid-19. Durant cette période de crise, toutes les entreprises ont dû faire attention à leurs dépenses, surtout celles dans le monde du cinéma et du spectacle. Nous avons volontairement ralenti nos plans d’investissement pour préserver notre société au moment où cette pandémie bouleversait toute l’économie.
Le chantier a été alors mis en pause. Et comme vous le savez, lorsqu’on reprend un chantier après deux ans de suspension, on maîtrise forcément un peu moins le calendrier d’exécution, qui a été un peu décalé. Nous sommes désolés pour les habitants de Casablanca d’avoir mis un peu plus de temps à ouvrir ce complexe de cinémas, mais nous y avons mis une énergie et une ambition qu’ils vont forcément remarquer en franchissant ses portes.
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Avant le Maroc, en Afrique, Pathé a d’abord ouvert des salles en Tunisie et au Sénégal. Pourquoi?
En réalité, l’investissement en Tunisie a été décidé au même moment que celui au Maroc et au Sénégal. Mais comme nous avions la capacité d’ouvrir en Tunisie avant le Covid, nous n’avons pas eu à effectuer un arbitrage financier. Pour ce qui est de Dakar, nous étions dans l’obligation de déclarer l’ouverture , qui a été opérée il y a un peu moins d’un an.
Dans le cas de Casablanca, ce qui a pris du temps, c’est que nous nous sommes reposé la question sur le degré d’ambition que nous avons pour ce multiplexe. Lorsque vous le visitez, vous comprenez que nous avons beaucoup retravaillé ce projet par rapport à sa mouture initiale, afin d’en faire un cinéma qualitatif. Je pense que lorsqu’on viendra voir un film chez nous, on comprendra pourquoi ce projet a pris autant de temps.
Alors que la désaffection du public pour les salles de cinéma semble palpable, investir dans un multiplexe de huit salles est-il le signe d’un nouveau souffle chez les exploitants au Maroc, voire dans le monde?
Nous pensons que si l’on offre aux spectateurs des conditions modernes et attrayantes en salle pour voir un film, ils viendront. Parce qu’ils ont envie de sortir, de profiter d’un beau spectacle, de vivre ensemble des moments de partage. Ce qui pèche parfois, c’est que les salles de cinéma sont un peu dégradées, vieillissantes ou mal entretenues. Le public n’a évidemment pas envie d’aller dans ce genre de salles. Ce qui nous anime, c’est de créer un lieu d’émotion et que les gens en venant ici se disent: «J’ai vraiment passé un super moment».
Un mot sur la stratégie tarifaire adoptée pour Pathé Californie?
Nous avons fixé un plein tarif autour de 80 dirhams, avec des réductions pour les enfants et pour les spectateurs qui achèteront une carte avec plusieurs places. Ce qui signifie que si vous venez en famille, vous avez une carte multiplaces avec un tarif réduit. L’idée était d’obtenir le bon équilibre entre un prix accessible et un tarif justifié par les investissements importants réalisés dans les salles. On ne veut pas faire de Pathé Californie un cinéma de luxe, mais un cinéma qui parle au plus grand nombre des Casablancais. C’est un dosage que nous avons essayé de trouver: à la fois accessible, mais aussi en adéquation avec nos investissements.
En plus de Pathé Californie à Casablanca, y a-t-il d’autres multiplexes dont l’ouverture est prévue dans d’autres villes du Maroc?
Nous travaillons actuellement avec le groupe Marjane pour l’ouverture d’un multiplexe Pathé à Rabat. Cela se fera dans les années qui viennent, en fonction de la refonte prévue par le groupe Mariane pour son centre commercial. Quant aux autres projets dans d’autres villes, ils vont dépendre justement du succès du multiplexe Pathé Californie.