En 1985, je faisais une étude sur la sexualité en Islam pour le livre Au-delà de Toute pudeur. Je cherchais la preuve que cette religion condamne le plaisir sexuel et surtout celui de la femme. J’ai été stupéfaite! La sexualité est abordée en toute liberté, par des religieux, au point que, dans mes conférences, j’ai honte de lire certains de leurs textes. Après beaucoup d’hésitation, je vais oser vous informer, quitte à vous choquer!
L’islam, contrairement au judaïsme et au christianisme, glorifie le plaisir sexuel.
La Sunna (tradition prophétique) révèle l’intérêt que portait le Prophète à la sexualité. Sa vie sexuelle a été, selon son épouse Aïcha, caractérisée par le plaisir partagé.
Des traités de sexologie ont été élaborés par les musulmans mais n’ont pas influencé les mentalités des pays arabes où la sexualité est toujours taboue et où le plaisir féminin est nié.
Le Coran interdit le coït lors des menstruations, mais selon le Prophète, seule l’intromission vaginale est interdite. La sodomie partage les religieux.
Al mulaâba (les jeux sexuels) sont recommandés par le Prophète.
Imam Al Ghazali, l’un des piliers de l’islam (XIe) parlait du plaisir sexuel dans ses prêches du vendredi: l’âme insatisfaite se refuse au travail et devient triste. Le plaisir sexuel est «le délassement qui chasse la tristesse et repose le cœur».
A travers l’histoire, des religieux ont insisté sur le plaisir du croyant et de la croyante. Pour Al Ghazali, la sexualité «n’est pas un devoir pénible, mais le plus joyeux des dons du ciel». Les préliminaires sont un devoir du croyant. Selon lui, le Prophète a dit: «qu’aucun de vous ne se jette sur sa femme comme le font les bêtes, mais il y aura d’abord un messager entre eux (…) Des baisers et de douces paroles».
Al Ghazali: «la différence physique entre les deux sexes touchant l’éjaculation est une source de désaccord entre les époux toutes les fois que le mari précède la femme (…) Le fait pour l’homme de se retirer trop vite cause un dommage à la femme».
L’imam Ibn Qudama (XIIe): «on rapporte d’Umar ibn Abdel Aziz, que le Prophète a dit: «ne la pénètre pas tant qu’elle n’a pas autant de désir que toi, afin que tu ne jouisses pas avant elle. Embrasse-la, fais-lui des clins d’œil, caresse-la, et lorsque tu vois qu’elle a atteint le même niveau de désir que le tien, pénètre-la». (AL-MUGHNI, 10/232)
Selon Anas Ibn Malik, l’un des compagnons du Prophète, le prophète a dit: «lorsque l’un d’entre vous a un rapport avec son épouse… Et qu’il assouvit son désir, qu’il ne presse pas son épouse jusqu’à ce qu’elle assouvisse aussi son désir. Car en faisant cela on cause du tort à la femme»…
Cheikh Nafzaoui (XVe), dans La Prairie Parfumée où s’ébattent les plaisirs: «ne conjoins ta femme qu’après avoir badiné avec elle». «Vous badinez tous les deux de toutes les façons possibles, celles capables de susciter des sensations agréables, comme les baisers, les morsures, la succion, l’humectage, l’embrassement, la pression, afin que la femme se sente portée naturellement, et avec agrément à la conjonction. Puis, après l’avoir serrée sur ta poitrine, tu l’étendras sur le sol, l’embrassant sur la bouche. Tu feras varier à ce moment les jeux d’amour, chevauchant sur ses cuisses, sur les sommets de ses fesses, baisant sa touffe, secouant le sommet de ton instrument entre les deux lèvres de sa partie chaude, montant sur sa poitrine, palpant ses deux seins, embrassant la bordure inférieure du menton et la pente qui descend jusqu’a la gorge, appliquant tes mains sur ses hanches et ses flancs».
Le Cheikh continue, sans gêne: «tu n’oublieras pas le trémoussement, la manipulation, les tapes, les coups de bélier, les échanges entre vous de paroles douces, de ronflements, de ronronnements, de râles, de cris tels «donne» et «prends», de succion des lèvres, des baisers sur le sommet des joues. Si vous n’agissez pas ainsi, la femme (…) n’obtiendra pas son plaisir et l’homme laissera chez elle une impression désagréable».
L’imam Suyutti (XVe) remercie ainsi Dieu: «louange à Dieu qui nous fit don du plaisir de mordiller et de sucer les lèvres, de poser poitrine contre poitrine, cuisse contre cuisse et de déposer nos bourses au seuil de la clémence!». (SUYUTI, Introduction de Kitab al Idhah fi ‘ilma nikah).
Al Maghrabi Al Tijani (XVIe), traite du coït «ailleurs que dans le sexe». (Tuhfat al’Arus wa Rawdhatul nufus).
Ibn Agiba (XVIIIe): «qui veut réaliser cette injonction ne s’approche pas de sa femme avant qu’elle ne soit haletante, que ses yeux ne se troublent et qu’elle ne demande à être satisfaite. Pour préluder à cela, l’homme multipliera les caresses, palpera les seins de son épouse, frottera sa verge contre les lèvres de sa vulve… Lorsque la salive de l’époux se mêle à celle de l’épouse, c’est là une confirmation de l’amour qui les unit».
Quant à la fellation et au cunnilingus, Al- Qurtubi (XIIIe) affirme qu’ils sont permis. (Tafsir al-Qurtubi, 12/231). En 2007, Al Qaradawi, un cheikh influent, sur la chaîne de télévision Al Jazeera: «les théologiens de l'islam ont autorisé le baiser génital, aussi bien celui de la femme pour son mari que celui du mari pour sa femme, et il n'y a aucune honte à cela».
Al Ghazali explique comment un couple peut se satisfaire aussi par la masturbation réciproque et par tous les autres jeux de l’amour. (Ihya Ouloum eddine, vol 2, p. 27-28.)
Des textes hchouuuma! Je ne les ai pas écrits, mais juste extraits de la Sunna et du fiqh. Je les partage avec vous pour briser des tabous sexuels que l’on impute, à tort, à l’Islam. Tabous qui privent les couples, et surtout les femmes, d’un plaisir mutuel.