Tous les articles correspondant à #parution

Billet littéraire KS. Ep. 69. «Ils se sont tant aimés», de Tahar Ben Jelloun, ou l’amour à l’épreuve du temps
Roman des secondes chances et des vies abîmées, «Ils se sont tant aimés» explore la possibilité d’aimer encore quand la jeunesse s’est enfuie et que le passé pèse davantage que les élans. En suivant Lamia et Nabile, qui se retrouvent des années après leur divorce dans une Casablanca moderne mais guindée, Tahar Ben Jelloun signe un récit tendre, grave et lucide, où l’intime devient miroir d’un Maroc urbain traversé par les contradictions sociales, morales et politiques de son époque.
Parution. Le livre «Les espions du président» révèle la vulnérabilité cachée de l’armée algérienne
Dans leur enquête «Les espions du président», les journalistes Antoine Izambard et Pierre Gastineau percent la bulle narrative dans laquelle l’Algérie aime s’envelopper: armée toute-puissante, diplomatie influente, renseignement omniscient, posture régionale décisive. Un mirage. Dans un chapitre dédié à Alger, c’est un pays fragile, brouillon et d’une inefficacité chronique qui apparaît. Le livre, nourri de sources internes aux services secrets français, révèle un acteur marginal, souvent nuisible, rarement utile, loin d’être un pivot stratégique.
Billet littéraire KS. Ep. 68. «L’homme qui lisait des livres», de Rachid Benzine, ou l’humanité partagée
Au cœur des ruines de Gaza, un photographe français croise un vieil homme qui lit, imperturbable parmi les décombres. De cet instant suspendu naît le récit d’une vie et d’un peuple: Rachid Benzine propose, avec «L’homme qui lisait des livres», un conte philosophique engagé où la mémoire et la littérature deviennent les ultimes remparts de l’humanité.
Billet littéraire KS. Ep. 67. «La joie ennemie», de Kaouther Adimi, ou les mémoires de la décennie noire
Kaouther Adimi livre un récit bouleversant où l’intime se heurte à l’Histoire. À travers une nuit d’écriture face aux toiles de la peintresse algérienne Baya, l’écrivaine convoque les fantômes de son enfance, marquée par la guerre civile en Algérie. Une exploration poignante de la mémoire, de l’exil, de l’art et du choix de la joie comme forme de résistance.
Billet littéraire KS. Ep. 66. «1948. L’enfant et l’histoire du monde», d’André-Jérôme Gallego, ou les passagers du destin
Au croisement de la fiction historique et de la méditation humaniste, le roman d’André-Jérôme Gallego s’ouvre dans un Maroc colonial où un prêtre espagnol et un jeune musulman voient leurs destins se lier. Par le jeu des réminiscences, il ramène le lecteur au voyage tragique du St. Louis, ce navire chargé de réfugiés juifs fuyant l’Europe nazie.
Abdelkrim Raddadi: «Le pain m’a toujours fasciné, il me rappelle ma mère, le moulin à grains, les fours de quartier...»
Dans son dernier beau-livre «Le pain entre sacré et profane», Abdelkrim Raddadi revisite l’histoire et la symbolique d’un aliment universel: le pain. Entre souvenirs d’enfance, recherches anthropologiques et approche esthétique, il livre une œuvre qui se veut à la fois scientifique et sensible. Rencontre avec un homme discret, passionné par la transmission et profondément attaché à son Maroc.
«Éléments de droit constitutionnel marocain» de Nadia Bernoussi
Le droit constitutionnel marocain se révèle comme un terrain d’analyse aussi complexe que fascinant. Dans «Éléments de droit constitutionnel marocain», Nadia Bernoussi livre une étude approfondie des dynamiques institutionnelles du Maroc post-2011, entre héritage, modernisation juridique et démocratisation. Écrivain, sémiologue et spécialiste des arts et de littérature comparée, Noureddine Bousfiha nous en fait une lecture dans cette tribune.
Billet littéraire KS. Ep. 64. «Pays amer», de Georgia Makhlouf, ou l’impossible Liban
Georgia Makhlouf tisse un récit à deux voix qui relie, par-delà un siècle, deux femmes libanaises en quête de liberté. À travers le journal intime d’une photographe pionnière des années 1920 et les errances d’une jeune artiste d’aujourd’hui, l’auteure explore la mémoire, l’exil, l’identité et les fractures d’un pays qui oscille entre splendeur passée et déclin présent. Un roman incandescent où la photographie devient un langage de résistance.
Billet littéraire KS. Ep. 63. «Je suis ma liberté», de Nasser Abu Srour, ou le mur palestinien
Avec «Je suis ma liberté», le palestinien Nasser Abu Srour offre bien plus qu’un récit de prison. Il propose une poétique de l’incarcération où le mur devient confident, narrateur et miroir. En entrelaçant souvenirs des camps des réfugiés, expériences de la douleur et méditations philosophiques sur la condition humaine, il inscrit la voix palestinienne dans la grande tradition des littératures de résistance. Ce livre rappelle que la liberté n’est pas un état, mais un acte: celui d’écrire, même au cœur du béton.
Billet littéraire KS. Ep. 62. «La Danse du paon», de Hanan El-Cheikh, ou la pantomime libanaise
L’écrivaine libanaise Hanan El-Cheikh déploie dans son dernier roman traduit de l’arabe une saga douce-amère où l’exil devient une chorégraphie heurtée, faite de chagrins, de secrets et de désirs inassouvis. De Beyrouth aux banlieues françaises, de Dakar aux camps de migrants allemands, elle saisit la fragilité des identités métissées et la force obstinée d’aimer malgré tout.