L'inoubliable Bruno Metsu

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Celui que l’on surnommait "Le sorcier blanc" n’est plus. L'ancien sélectionneur du Sénégal, Bruno Metsu, qui souffrait d’un cancer, s’en est allé, dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 59 ans, après des mois de lutte contre la maladie.

Le 16/10/2013 à 07h00

Celui que l’on surnommait "Le sorcier blanc" n’est plus. Bruno Metsu, qui souffrait d’un cancer, s’en est allé, dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 59 ans, après des mois de lutte contre la maladie. Son départ a endeuillé le monde du football, en désarroi et profondément peiné, en particulier dans certains pays d’Afrique. Ancien milieu de terrain qui avait joué à Dunkerque, Anderlecht, Hazebrouck, Valenciennes, Lille, Nice, Roubaix et Beauvais, Bruno Metsu avait entraîné divers clubs en France avant d’entraîner l’équipe nationale de Guinée puis l’équipe nationale sénégalaise qu’il avait menée jusqu’en quarts de finale de la Coupe du Monde 2002 sur une victoire contre "les Bleus", alors champions du monde et d'Europe en titre.

Le monde endeuilléL’Afrique est deuil. "C'est une grosse perte pour le Sénégal, Bruno Metsu n'a pas marqué que l'histoire du football sénégalais, mais l'histoire du Sénégal tout entier", a ainsi déploré Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football. L’Afrique, les pays du Golfe persique où ce grand sélectionneur avait également marqué de son passage les clubs de la région, notamment celui du Qatar, le monde du football est en deuil. "Je n'ai plus de larmes pour pleurer. C'est un frère qui a disparu, a déclaré mardi Michel Rouquette, son adjoint à Al-Gharafa au Qatar. Je l'ai vu pour la dernière fois il y a quinze jours lorsqu'il est reparti à Dubaï. Et en l'embrassant, j'ai su que je ne le reverrais plus. Sportivement, il laissera la trace d'un entraîneur qui savait galvaniser ses troupes. Son côté play-boy avec ses longs cheveux lui ont donné une image laxiste, et à cause de cela il n'a jamais pu faire une grande carrière d'entraîneur en Europe. C'est dommage". Noël Le Graët, président de la Fédération française, a de même rendu hommage à ce "passionné" qui œuvrait "sur tous les continents avec une passion folle, une envie de gagner, une régularité". Valérie Fourneyron, ministre française des Sports, a quant à elle regretté le départ de "cet infatigable globe-trotter du ballon rond qui pousse toujours les autres à dépasser leurs limites".

Le dernier match

Son dernier match, et le plus important sans doute : celui qu’il menait et voulait remporter contre le cancer, comme il l’avait d’ailleurs déclaré lors d’un entretien publié par L'Equipe au mois de juillet. L'ancien entraîneur des Lions de la Téranga a accordé, alors qu'il était sous chimiothérapie et luttait en réalité contre trois cancers du colon, du foie et du poumon, une de ses dernières interviews à des journalistes de France 3. Et, malgré la maladie qui le rongeait et bien que visiblement marqué, Bruno Metsu est resté, comme à son habitude, souriant, agréable et passionnément épris de vie et... de foot.

Par Bouthaina Azami
Le 16/10/2013 à 07h00