Avec des milliers de kilomètres de plages et une multitude de spots partout à travers le royaume, le Maroc devrait être une grande nation de surf. Pourtant, la discipline sombre dans un coma profond et des dizaines de champions en herbe manquent l’opportunité de faire valoir leur talent.
Les raisons de cet échec sont parfaitement identifiées. En cause, une fédération qui n’apporte ni soutien ni moyens aux professionnels de la discipline. Les surfeurs marocains ont donc décidé de prendre le problème à bras le corps. 15 associations se sont rassemblées pour exiger un audit de la Fédération royale marocaine de surf et de bodyboard (FRMSB), qui ne fédère pas et dont la gestion est totalement opaque.
La liste des griefs est longue. Selon eux, la majorité des associations de surf, actives de longue date, ne peuvent s’affilier et se voient interdire l’accès aux assemblées générales. «En empêchant des associations de s’affilier à la Fédération, ce sont une centaine d’athlètes qui ne pourront jamais participer à aucun championnat puisque en vertu de l’article 12, la participation à toute compétition est conditionnée à l’affiliation à la Fédération», précisent les initiateurs de cette action.
Ils ajoutent que depuis 13 ans, toute communication entre les acteurs du surf et la fédération est rompue. «La fédération ne dispose d’aucun local connu ni de téléphone fixe et les mails envoyés via le site internet restent en général sans réponses», déplorent les membres des associations.
«Le calendrier des compétitions et les championnats sont organisés en dépit du bon sens. L’accompagnement des associations, rôle premier d’une fédération, est presque inexistant. Pour faire illusion, seules quelques actions ponctuelles sont déployées en faveur d’une minorité d’associations», poursuivent-ils.
«La loi qui régit le cumul des mandats n’est pas appliquée. Le président actuel a entamé son 4e mandat en mars 2017», affirment ces associations. Le Maroc est au même classement mondial depuis 1996 alors que des niches de dizaines de petits champions en herbe existent partout à travers le royaume.
Pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements, les associations réclament:- Un audit des comptes de la FRMSB
- L’application de toutes les lois régissant les fédérations sportives et les associations.
- Le respect de la Constitution qui garantit l’égalité d’accès à la commande publique et le droit à l’information.
- Des élections libres et transparentes.
- L’affiliation de toutes les associations de surf au Maroc comme prévu par l’article 11 de la loi 3009.
- Le recensement et la protection de tous les spots de surf marocains, patrimoine immatériel national, comme prévu dans les statuts de la fédération.
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À la veille des Jeux olympiques qui accueilleront pour la première fois la discipline surf, l’enjeu est immense pour les acteurs du surf et pour le pays. Faut-il rappeler que tous les grands champions, toutes disciplines confondues, sont issus en grande majorité de milieux défavorisés, que le sport est un levier de développement socio-économique formidable et que pour les athlètes, l’encadrement et la prise en charge sont fondamentaux. Ce n’est pas une option, mais une obligation pour leur permettre d’évoluer.
Ce collectif est mené notamment par:
Jalal Medkouri, président de l’association Rabat Surf Club, porte-parole pour les associations de surf du Nord marocain.
Limati Hicham, président de l’association Croco Surf Club, porte-parole pour les associations du Sud marocain.
Abdullah Laghzal, président du Club Royal Surf Solidaire, qui a reçu le premier prix national du Trophée Lalla Hasnaa pour les plages propres.