Le mouvement Oxfam au Maroc ainsi que l’institut d’études sociologiques de Rabat (RSSI) ont publié une nouvelle étude sur la jeunesse et la violence. Il en ressort que la violence contre les femmes et les filles demeure une chose «normale» dans l’esprit de la jeunesse marocaine. L’étude intitulée «Les violences faites aux femmes au Maroc: entre patriarcat et limites institutionnelles» montre que la violence basée sur le genre constitue l’une des plus grandes formes marquant les inégalités entre les hommes et les femmes.
Au Maroc, cinq hommes sur 10 âgés de 18 à 35 ans estiment que «les hommes ont le droit de contrôler la manière avec laquelle leurs épouses s’habillent en considérant cet acte comme une responsabilité du mari envers sa femme». Une grande partie des jeunes hommes et femmes interrogés dans le cadre de cette étude invoquent la dominance masculine dans leur «normalisation» de la violence que subissent les femmes dans le cadre conjugal ou sur la voie publique.
L’étude indique que même si le Maroc se positionne parmi les pays arabes les plus avancés en matière de lois relatives aux droits des femmes, il demeure confronté à plusieurs défis.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte dans son édition du vendredi 13 décembre que les stéréotypes sexistes, les attitudes et les comportements entravent ainsi la pleine jouissance des droits. Du coup, la discrimination de genre et le patriarcat sont considérés comme tolérés, voire approuvés. Un phénomène qui se manifeste dans plusieurs domaines comme la musique, la littérature, le cinéma, les relations familiales, les amitiés et les relations conjugales.
L’étude souligne que malgré la modernisation de la société marocaine, le rôle social joué par la femme demeure influencé par des stéréotypes sexistes. L’étude appelle l’Etat marocain à prendre des mesures concrète dans la lutte contre la violence faite aux femmes, non seulement en promulguant des lois mais en veillant à leur application.