Vidéo. "Wiqaytna": fonctionnement, gestion et sécurité des données... Le point avec l'un des principaux intervenants

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Le 12/06/2020 à 14h32

VidéoLancée le 1er juin par le ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, l’application «Wiqaytna» est sujette à controverse. Dans cette interview à distance, Mohamed Guenoun, l'un des principaux intervenants de ce projet apporte ses éclaircissements.

Depuis son lancement le 1er juin dernier, l’application «Wiqaytna» fait débat dans la société et entraîne une certaine méfiance des citoyens.

Interrogé sur le fonctionnement de l’application, Mohamed Guenoun, VP Technologie du groupe Medtech, l'une des sociétés ayant pris part à ce projet, et qui a pris en charge le développement de l'application, explique que la seule donnée recueillie par le ministère de la Santé est le numéro de téléphone de l’utilisateur de cette application, afin de lui notifier s’il a été en contact avec une personne testée positive au cours des 21 derniers jours.

«Au niveau du téléphone, un identifiant crypté est utilisé toutes les 15 minutes pour qu’on ne puisse pas tracer les utilisateurs. L’application a recours à la technologie Bluetooth pour échanger et stocker les identifiants cryptés des utilisateurs, quand ils se croisent. Si jamais une personne est testée positive, un SMS lui sera envoyé pour qu’elle autorise l’envoi des données stockées vers le serveur du ministère de la Santé, pour qu’il puisse avertir les personnes que l’utilisateur a croisé sur les 21 derniers jours», explique Mohamed Guenoun.

Concernant l’accès aux contacts du répertoire des utilisateurs de l'application, et leur géolocalisation, l’intervenant est catégorique: «l’application ne collecte pas les données du répertoire des utilisateurs. Il y a peut-être une confusion sur le mot "contact", ce sont les contacts physiques qui sont enregistrés et non les contacts du répertoire. Les données GPS ne sont pas non plus enregistrées», rassure Mohamed Guenoun.

La gestion des données, quant à elle, s'effectue au niveau du smartphone de l'utilisateur de l'application, et au niveau du serveur du ministère de la Santé.

«L’application mobile stocke les données sur le téléphone, si l’utilisateur n’est pas testé positif et s'il n’a pas croisé de personne positive sur les 21 derniers jours, les données sont supprimées. Si l’utilisateur est testé positif, il est invité, sur la base du volontariat, à renvoyer les données enregistrées sur son téléphone vers le serveur du ministère de la Santé. Une fois la pandémie maîtrisée, toutes les données seront supprimées», conclut Mohamed Guenoun. 

Par Mehdi Heurteloup
Le 12/06/2020 à 14h32