Vidéo. Plongée au cœur d’une partie de chasse aux portes de l’Atlas

Le360 a suivi une partie de chasse aux petits gibiers dans la région de Marrakech, aux portes de l’Atlas.

Le360 a suivi une partie de chasse aux petits gibiers dans la région de Marrakech, aux portes de l’Atlas. . le360

Le 16/10/2021 à 13h44

VidéoLe dimanche 3 octobre 2021 marquait le début de la saison de chasse 2021-2022. Cette année, ce sont plus de 80.000 chasseurs marocains qui s’adonnent à leur passion dans les différentes régions du Maroc. Le360 a suivi une partie de chasse aux petits gibiers dans la région de Marrakech, aux portes de l’Atlas. Reportage.

C’est au pied de la chaîne montagneuse de l’Atlas, plus précisément dans le petit village de Tighdouine, que les chasseurs se sont donné rendez-vous. Dès 8h00, le groupe de passionnés se prépare, arrange ses fusils, fait le plein de munitions et d’eaux avant d’attaquer la colline, à pied, en quête de gibiers.

Formant une ligne sur le flanc de la montagne, les chasseurs, en alerte, avancent de manière coordonnée, pendant que les rabatteurs et les chiens débusquent le gibier.

«Dans cette région, nous avons du perdreau, du lièvre, des sangliers et de la palombe. C’est une très belle région, reconnue pour la qualité de sa nature. Ici, les gens sont très amicaux avec les chasseurs, ils travaillent avec nous et nous aident à lutter contre le braconnage», confie Fouad Mahmidi, gérant d’une société de chasse.

En plus de son fusil et des rabatteurs, le chasseur peut compter sur un autre allié de taille, son chien. Certaines races canines, comme le pointer ou le brack flairent et signalent la présence du gibier en marquant un arrêt.

«Quand le chien fait un arrêt, il se fige, c’est comme ça qu’il signale la présence d’un gibier, donc le chasseur doit se tenir prêt car le lapin ou la perdrix peuvent sortir à tout moment», indique Fouad.

La chasse est une passion, mais aussi un sport avec des valeurs tels que la fraternité, la camaraderie, le respect de la nature comme l’explique Fahd, passionné de chasse depuis son enfance:

«Je suis chasseur indépendant depuis ma majorité, parce qu’il faut être majeur. Ce que j’aime dans la chasse, c’est que ce n’est pas juste prendre son fusil et suivre le gibier, il y a l’art du dressage du chien, pisté, épargné et beaucoup d’autres choses. Tout cela est accompagné d'un esprit de camaraderie et de fraternité. Il faut savoir que la plupart des chasseurs font partie des amodiations de chasse qui sont tenues par un cahier de charges qui les obligent à faire des investissements dans la région où ils chassent pour faire des routes, creuser des puits, construire des écoles…».

La chasse est une activité très réglementée au Maroc. Il en existe différentes catégories qui sont régies par la loi et des quotas sont instaurés pour préserver les espèces. Les autorités, les associations de chasseurs et les sociétés de chasse touristique veillent au respect des règles.

«En tant que société de chasse, nous avons un contrat de location avec le département des eaux et forets qui nous permet de chasser sur ce domaine, mais en échange, nous devons respecter un cahier des charges et accomplir certaines tâches pour préserver l’écosystème et les espèces. Nous sommes également autorisés à produire des permis de chasse pour les touristes étrangers qui veulent chasser au Maroc. Nous nous occupons de l’ensemble des tâches administratives, mais nous leurs faisons signer un engagement pour qu’ils respectent les lois marocaines sur la chasse», déclare Abdellah Touil, cogérant d’une société de chasse.

Contrairement aux préjugés, au Maroc, la chasse n’est pas une activité destinée uniquement aux hommes. En effet, dans ce groupe de chasseurs, était présente une jeune femme, Kenza, et dans sa famille la chasse et une passion qui se passe aussi de père en fille.

«Au début, quand j’étais très jeune, j’accompagnais mon père, je lui préparais son sac, je lui ramenais le gibier et quand j’ai atteint ma majorité, il m’a fait mon permis de chasse et, depuis, je suis accro. J’aime tout dans la chasse, changer d’air, être dans la nature, marcher, voir le gibier… Mais il y a aussi le fait de démontrer une chose importante, c’est que la chasse, c’est aussi pour les femmes pas que pour les hommes», confie la jeune femme.

Une fois la saison terminée, le travail ne s’arrête pas pour les sociétés de chasse. Pour préserver l’écosystème et garantir la présence du gibier, Fouad et ses équipes s’occupent d’alimenter et d’abreuver les animaux tout au long de l’année.

«A partir du mois d’avril, nous remplissons les abreuvoirs avec de l’eau, mais aussi des graines, nous en avons près de 120 ici dans la montagne. C’est un travail un peu difficile au vu de la chaleur, etc. Mais si on ne fait pas ça le nombre d’animaux va baisser dans la région. D’ailleurs, cela a porté ses fruits, à l’ouverture de la saison, quand les chasseurs viennent du Maroc et d’ailleurs dans le monde, ils trouvent des bancs de perdreaux de plus de 16 oiseaux».

La chasse est aujourd’hui pratiquée par plus de 80.000 chasseurs nationaux et près de 3.000 touristes étrangers. Ouverte le dimanche 3 octobre, la saison de chasse 2021-2022 prendra fin le 2 janvier 2022.

Par Mehdi Heurteloup
Le 16/10/2021 à 13h44