Elle avoue d’emblée ne pas se sentir bien lors de l’Aïd El-Kébir. «Car trop de moutons sont sacrifiés et puis les odeurs qui se dégagent après l’abattage, et que l’on sent de loin, me mettent très mal à l’aise.»
A l’instar de nombreuses personnes, Imane a subi un choc dans son enfance en assistant à l’abattage d’un mouton lors d’un Aïd Al-Adha au domicile parental. Cela l’a marquée à jamais, au point de lui faire renoncer par la suite à manger de la viande.
«J’ai été très choquée en voyant pour la première fois un mouton égorgé, alors que j’étais encore enfant. Depuis, j’ai renoncé à manger de la viande. J’ai commencé par ne manger que du poulet. Mais au fil des années, après des lectures et recherches, j’ai décidé de ne plus avaler de viande du tout. J’ai donc fait mien ce proverbe qui dit que la paix commence dans l’assiette. Et je considère que je ne serais pas en paix en mangeant la chair animale», explique-t-elle, justifiant ainsi son choix du végétarisme.
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Sa famille a respecté son choix et la protégeait quand elle était encore petite, en l’enfermant dans sa chambre pour lui éviter l’ambiance qui accompagne le rituel du sacrifice. Et pour les repas, ses parents ne lui ont plus jamais imposé de viande.
Quant à compenser le manque de protéine dont le corps a nécessairement besoin pour son évolution, Imane révèle recourir à des compléments alimentaires. Le poisson s’avère aussi un «parfait aliment» même si, là encore, elle y renonce peu à peu.
Encore célibataire, notre interlocutrice n’envisage pas d’imposer son choix de végétarisme à ses futurs enfants. «Comme on respecte mon choix, je me dois de respecter celui des autres», affirme-t-elle.