Vidéo. Fès: du khliî à base de viande d’âne et de mulet, le vrai du faux

Le360

Le 28/02/2021 à 12h57

VidéoL’arrestation à Fès d’un boucher qui écoulerait du khliî réalisé à base de viande d’âne et de mulet a fait grand bruit. Tandis que l’enquête est en cours pour élucider cette affaire, les rumeurs battent leur plein. Le360 et son correspondant se sont déplacés sur les lieux où le commerce de ce mets gastronomique fait florès, pour en savoir plus.

L’information a eu l’effet d’une bombe, nourrissant l’incrédulité des citoyens de la capitale spirituelle du Royaume, voire au-delà. L’arrestation d’un boucher spécialiste du khliî, qu’il confectionnerait à base de viande d’âne et de mulet, continue de faire débat. D’autant plus que l’artisan en question possède plusieurs points de vente à Fès et à Tanger.

Le vice-président de l’association Al Islah wa tadamoun met les points sur les i et donne quelques précisions sur le boucher incriminé. "Les premières informations de l’enquête révèlent que la personne mise en cause exerçait l’abattage clandestin, et que la viande dont il se servait était celle de vaches et non d’ânes et de mulets, comme d’aucuns ont avancé. Ensuite, cette personne n’avait pas de point de vente au même titre que les autres commerçants, il écoulait sa marchandise loin de ce marché connu et reconnu aussi bien à Fès qu’ailleurs."

Dans l’ancienne médina de Fès, où le commerce de khliî a pignon sur rue, les avis sont tranchés. "Ce ne sont que de simples rumeurs", clament en chœur les habitants. Des clients rencontrés sur place louent même la qualité "excellente" du khliî vendu sur place et dont les familles et visiteurs de la ville raffolent. 

Ce quinquagénaire fassi va plus loin en évoquant "jalousie" et "règlements de comptes" dans le but de se venger. Même son de cloche pour un autre client qui affirme s’approvisionner à Fès depuis plus de 20 ans durant lesquels il affirme n’avoir jamais eu le moindre problème sur la qualité de la marchandise écoulée sur ce marché. 

Boucher et vendeur de khliî fassi depuis bientôt 25 ans, Abdelfettah explique que la viande qui sert à confectionner ce produit est soumise au contrôle des services sanitaires compétents avant la préparation. "Ce qui circule n’est que simples rumeurs et règlements de comptes", déclare-t-il.

Son collègue, Abdelmalek, abonde dans le même sens et récuse que la réputation des marchands soient ainsi éclaboussée par des rumeurs sans fondement. "Il est contraire aux principes de la religion et du respect de la vie humaine de servir aux gens de la viande d’animaux qui ne sont pas destinés à être égorgés", clame-t-il.

Par Ahmed Echakoury
Le 28/02/2021 à 12h57