L’opération «Pinaza» a été lancée en mars, lorsque les premières investigations d’une précédente action baptisée «Chalupa» ont fait état de l’existence d’une organisation criminelle internationale liée au trafic de hachisch avec des ramifications en Espagne. Au fil de l’enquête, les agents ont identifié dix-sept narcotrafiquants, dont deux Marocains, à la tête de ce groupe. Cités dans l’enquête, d’autres complices qui avaient pour mission d’acheminer le convoi, prenaient en charge un navire offshore en haute mer. Le bateau était alors rejoint par une flottille d'embarcations à bord desquelles la cargaison était transférée pour rejoindre Tenerife. Une fois arrivée à destination, vers des points de stockage, les ballots étaient entreposés dans des hangars ou dans des propriétés isolées de la côte de Tenerife avant d’être écoulés par voie routière sur le marché local. Les suspects ont été inculpés pour trafic de drogue en bande organisée. Le butin découvert par la Guardia Civil au cours des perquisitions est considérable: une tonne de haschich, des embarcations et autres véhicules. En effet, les trafiquants utilisaient des véhicules très puissants, de grosses berlines, des «go fast», qui leur permettent de s’évaporer dans la nature s’ils sont repérés et pris en chasse. Cette prise et bien d’autres viennent rappeler que la mer, cette autoroute de la drogue est continuellement utilisée par les trafiquants pour convoyer la drogue, depuis les pays producteurs jusqu’aux axes de consomamtion. Après les "go fast", le phénomène des "fly fast" tend à s’amplifier. Au mois de novembre dernier, les éléments de la police espagnole ont démantelé un réseau de trafic de cannabis, composé de deux Marocains, sept Français et six Espagnols, opérant depuis le Maroc à destination de l’Espagne, par voie aérienne à l'aide d'avions légers. Pas moins de 810 kilos de haschich et trois avions, dont la valeur avoisine les 2,5 millions d’euros, ont été saisis.
Par Ouardigh Rahmouna
Le 21/12/2015 à 20h30