Elle s’appelle Sara Chboukat, une jeune infirmière originaire d’Oujda et qui a fini à l’hôpital Mohammed VI de Tanger après un passage par Chefchaouen. En atterrissant dans la ville du Détroit, Sara avait prévu, au mois d’avril, de rentrer à Oujda voir sa famille, mais la pandémie, sans crier gare, en a décidé autrement.
Aujourd’hui, et depuis plusieurs semaines, la vie de Sara (ses jours comme ses nuits) est partagée entre deux lieux: l’hôpital et l’hôtel dans lequel elle réside, comme des centaines de personnes des staffs médicaux du Royaume. Sa vie est rythmée également par les gardes. «A la fin des gardes, on ne peut pas vraiment faire le vide. On pense toujours à tel patient en se demandant s’il va se tirer d’affaire», nous raconte la jeune femme.
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Lors des moments les plus difficiles, et pour tenir le coup, elle affirme penser à sa famille et surtout à sa mère.
La vie de Sara, comme pour d’autres, est un stress permanent. «J’ai peur de transmettre le virus à un collègue ou à un proche. Et ma hantise ce sont les malades. Ce n’est pas facile d’être responsable de la vie d’autrui», confie la jeune infirmière.
Mais cette épreuve a aussi ses bons côtés, dont ces extraordinaires liens de solidarité qui se sont tissés entre les membres des staffs médicaux et dont la meilleure récompense à laquelle ils prétendent est de sauver la vie d’autrui: remettre un bouquet de fleurs et un kit à un malade qui quitte l’hôpital, totalement guéri.