Vers un abandon de l’horaire d’été?

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Revue de presseKiosque360. Une bonne nouvelle pour les «chronophiles». Le parlement européen a voté, le 7 février dernier, une résolution recommandant l’abandon pur et simple de l’horaire d’été. En cas d’avis favorable des États membres de l'UE, le Maroc pourrait suivre la même tendance.

Le 22/02/2018 à 00h21

L’adoption de l’horaire d’été remonte à 1784, quand Franklin Benjamin l’imposa aux Etats-Unis en vue d’économiser bougies et chandelles. L’Europe ne fera de même qu’en 1916, en pleine Première guerre mondiale, en vue d’épargner le maximum de charbon, avant de l’abandonner en 1946, à la fin de la Seconde guerre mondiale. Avec la crise pétrolière de 1973-74 (suite à l'embargo décrété par les pays arabes), l’Europe adopta à nouveau l’horaire d’été en vue d’économiser gaz et carburant.

Or, nous apprend Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 22 février, ce système semble aujourd’hui décrié, pour avoir plus de points négatifs que positifs aux yeux des députés du Parlement européen de Strasbourg. Ainsi, 384 eurodéputés sur 549 viennent de voter pour l’abandon de l’horaire d’été au profit d’un horaire européen unifié. La Commission européenne (exécutif de l’UE) devra prendre l’avis de tous les Etas membres avant toute décision en ce sens.

Pour Al Ahdath, il ne fait pas de doute qu’en cas de disparition de l’horaire d’été en Europe, il en sera obligatoirement de même au Maroc, où il est en vigueur depuis quasiment deux décennies. Mieux, un décret de 2013 a fixé ses dates annuelles, qui débutent le dernier dimanche de chaque année pour se terminer le dernier dimanche d’octobre, avec un break pendant le Ramadan.

Le Maroc serait d’autant plus enclin à se mettre sur le fuseau horaire européen que ce continent recèle ses plus importants partenaires économiques (France et Espagne surtout), sans parler de l’offshoring et des centres d’appels européens délocalisés au Maroc qui doivent nécessairement suivre l’horloge du pays d’origine.

Enfin, Al Ahdath rappelle que les eurodéputés ont justifié leur vote anti-horaire d’été par l’existence d’études scientifiques démontrant qu’il n’a aucun impact positif. Pire, ses méfaits sont nombreux, tant sur la santé de l’homme que sur l’agriculture, sans parler de sa corrélation avec la démultiplication des accidents de la route. Ce qui n’est pas vraiment faux, quand on sait que la Russie a abandonné l’horaire d’été après avoir remarqué, dès les premières années de son adoption, que sa première semaine enregistrait toujours... quelque 70.000 morts dans les accidents de la route!

Dans ces conditions, le ministère de la Modernisation de l'administration et celui des Transports seraient bien inspirés de commander une étude passant l'horaire continu par pertes et profits.

Par Mohammed Ould Boah
Le 22/02/2018 à 00h21