Au moment où le Maroc connaît un afflux sans précédents de touristes et se concentre déjà sur l’organisation de la Coupe du Monde de football 2030, il fait face à un grand défi, celui de la mendicité dans les grands centres urbains. D’ailleurs, selon le quotidien Assabah, dans son édition du vendredi 22 mars, les autorités commencent à prendre à bras-le-corps ce phénomène qui donne une image négative du Maroc.
C’est dans ce cadre qu’Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a présenté mercredi dernier une nouvelle étude au titre d’un avis de son département sur la thématique: «Pour une société cohésive, exempte de mendicité».
Dans cette étude, le CESE préconise plusieurs pistes pour enrayer, ou du moins réduire drastiquement, le phénomène de la mendicité, dont il estime qu’il nuit gravement à l’image du Maroc tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.
Après avoir décliné plusieurs mesures en faveur des enfants et familles démunies, des handicapés et personnes âgées, le CESE a conseillé de dépénaliser la mendicité de ces catégories de vrais pauvres en vue de criminaliser les seules bandes professionnelles qui font de la mendicité organisée un fonds de commerce lucratif.
Selon l’étude-avis du CESE, les dernières statistiques montrent que le nombre de mendiants au Maroc serait de 200.000 personnes. En 2022, 44.260 mendiants ont été arrêtés par les forces de l’ordre, contre 28.597 en 2021 et 12.590 en 2020. Pour la seule année 2021, 10.899 mendiants ont été présentés au parquet général.
Assabah rappelle une étude réalisée en 2003 sur «les enfants et la mendicité», de laquelle il ressort que 42,9% de ces enfants déclarent chercher ainsi à soutenir matériellement leurs familles démunies, 27,3% disent faire la mendicité pour subvenir à leur nourriture, alors que 11,3% sont livrés à la mendicité à cause de problèmes familiaux.