Savez-vous que le terme de ramdam est né du contact entre populations européennes et musulmanes? Ces dernières étant habituées à des nuits blanches et parfois bruyantes durant le ramadan, les voisins ont fini par utiliser ce mot pour exprimer leur gêne face au vacarme, boucan ou tapage nocturne sonore… que ce mois génère et qui trouble leur sommeil.
C’est un peu cette situation qui vient de dégénérer dans l’ouest des Pays-Bas, plus précisément dans la petite ville de Noordwijk (26.000 habitants), où de jeunes marocains ont l’habitude de veiller jusqu’à l’aube pendant ce mois de ramadan. Certains habitants locaux ont fini par exprimer leur colère face à ce tapage nocturne en constituant des «comités de défense» pour chasser ces jeunes de leur quartier.
D'après le quotidien Al Massae du 13 juin, des affrontements violents ont fini par opposer les deux camps, allant jusqu’à l’incendie de bacs de poubelles, voire de voitures garées sur la voie publique. Face à la gravité de ces événements qui ont duré deux nuits d’affilée, les autorités locales ont menacé d’expulser tous les Marocains qui sont en situation irrégulière, voire même ceux disposant d’un droit d’asile politique. Une plainte a même été adressée, sous forme de missive, à l’ambassade du Maroc à La Haye.
Finalement, un couvre-feu de 22h à 6h du matin, d’une durée de neuf jours, a été décrété à Noordwijk. En vertu de cet «état d’urgence», seuls les résidents de la ville peuvent y entrer ou en sortir, ce qui signifie que la police a le droit de contrôler l’identité de tout individu qui lui paraît suspect et de le conduire au commissariat en cas d’absence de papiers justifiant son identité. Un contrôle basé sur le faciès? Une chose est néanmoins sûre: avec la fin du ramadan, tout ce ramdam prendra automatiquement fin.