On en sait un peu plus sur la campagne nationale de vaccination contre le coronavirus. La campagne sera menée par la Santé publique, dans ses branches civile et militaire. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 23 novembre, le secteur privé -cliniques, laboratoires et pharmacies- ne sera pas associé à cette campagne. La raison réside principalement dans la complexité de l’infrastructure nécessaire pour le transport, le conditionnement et la conservation du vaccin.
L’aspect logistique nécessite, pour certains vaccins, des moyens de conservation à très basse température (-70°) que le secteur privé est incapable de mettre en place et dont même le secteur public ne dispose pas encore. Ce sera donc une opération 100% publique. Le vaccin sera également gratuit pour tout le monde, quelles que soient les conditions sociales des candidats. La campagne sera généralisée à tous les citoyens âgés de plus de 18 ans. Selon des sources proches de la Direction de la pharmacie et des médicaments au ministère de la Santé, il a été décidé de le rendre gratuit pour encourager les citoyens à se faire vacciner, d'autant qu’il y a actuellement, sur les réseaux sociaux, une campagne incitant les citoyens à refuser le vaccin.
Certains médias avaient déjà laissé entendre que le vaccin serait gratuit pour les personnes inscrites au Ramed et pas pour les autres, mais qu'il serait aussi pris en charge par l’AMO pour ceux qui en disposent. Il n’en sera rien, précise Al Ahdath Al Maghribia. Pour ce qui est de la date de démarrage de la campagne de vaccination, le quotidien parle de la première semaine de décembre. La campagne durera en tout et pour tout 12 semaines, soit trois mois, à raison de deux injections dans un intervalle de 21 jours pour chaque personne. Comme déjà annoncé, le quotidien assure que ce sont les «frontliners» qui seront les premiers à être vaccinés.
Le Maroc disposera d'abord du vaccin chinois développé par SinoPharm et pourra ensuite se procurer celui développé par Oxford University et développé par la firme AstraZeneca. Pour le vaccin chinois, le Maroc pourra disposer d’un lot de 10 millions de doses alors que, pour le second, la quantité commandée est de 17 millions de doses avec une option sur 3 millions de doses. Le Maroc est également en négociation avec d’autres laboratoires, note le quotidien. In fine, le Royaume sera parmi les premiers pays à avoir bouclé l’opération de vaccination de l’ensemble de sa population en trois mois.
Par ailleurs, souligne le quotidien, dans le souci de garantir un nombre suffisant de doses de vaccin, le Maroc a adhéré à l’initiative Covax. En vertu de cette initiative parrainée par l’ONU, le Maroc pourra avoir suffisamment de doses de vaccins sûrs et dont l’efficacité est prouvée, pour faire vacciner 20% de la population cible dès que l’OMS aura homologué les premiers vaccins, soit probablement à compter de la première semaine du mois prochain. Dans tous les cas, le compte à rebours a déjà été lancé pour la vaccination de 65% de la population.
Il faut dire, souligne le quotidien, que le Maroc n’a négligé aucune piste. C’est ainsi que les laboratoires Galenica, basés à Oulad Saleh dans la région de Casablanca, ont signé, en septembre dernier, un accord de partenariat avec les producteurs russes du vaccin «Spoutnik V». Selon les termes de cet accord, le laboratoire pourra fabriquer le vaccin russe non seulement pour le Maroc mais pour toute l’Afrique. Galenica étant, assure le quotidien, le seul laboratoire en Afrique qui dispose du «label qualité» russe et pourra, de ce fait, distribuer ses produits pharmaceutiques en Russie. Le laboratoire marocain pourrait devenir une plaque tournante pour la distribution du vaccin russe dans d'autres pays de la région.