En mai 2022, un leader syndicaliste a été démis de ses fonctions à la tête d’une délégation de l’Entraide nationale à Sidi Bernoussi, à Casablanca. Six mois plus tard, ce premier vice-secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT) à l’Entraide nationale est parvenu à être propulsé de nouveau à la tête d’une autre délégation de la capitale économique du royaume, cette fois-ci à Mediouna.
Désigné le 4 octobre dernier, le nouveau délégué de l’Entraide nationale à Mediouna s’est retrouvé au coeur d’une mystérieuse affaire de harcèlement sexuel, désormais entre les mains de la justice, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 4 novembre. En effet, la victime a déposé une plainte auprès du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca.
D’après le journal, le mis en cause était le responsable hiérarchique de la plaignante, lorsqu’il présidait aux destinées de la délégation de l’Entraide nationale à Sidi Bernoussi, avant qu’il ne soit démis de ses fonctions. La même source ajoute qu’une mission d’inspection, relevant de l’institution, s’était déjà rendue à la délégation concernée et avait recueilli plusieurs témoignages sur l’affaire de harcèlement sexuel.
Les conclusions de cette mission d’inspection ont été rapportées à la direction de l’Entraide nationale, mais aussi à la ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, Awatif Hayar, par ailleurs responsable de tutelle de l’institution au cœur de cette affaire. Selon Al Ahdath Al Maghribia, la ministre issue du parti de l’Istiqlal a été interpellée par la plaignante. Le mis en cause, lui, n’est pas inconnu de son département.
D’après les révélations du quotidien, le syndicaliste est impliqué dans plusieurs affaires, dont certaines ont atterri au tribunal. Le délégué est accusé de harcèlement secuel, agressions physiques, violences ou encore abus d’autorité, surtout à l’encontre des femmes salariées à Sidi Slimane, Benguérir et Casablanca, trois villes dont il a eu la responsabilité au fil de sa carrière à l’Entraide nationale.
Joint par Al Ahdath Al Maghribia, le concerné s’en défend: “C’est de la diffamation et une tentative de nuire à ma réputation”, assure-t-il dans les colonnes du journal. S’il confirme que la plaignante a déposé plainte, il livre une autre version des faits: “C’est un différend professionnel, puisque la concernée a refusé d’accomplir certaines tâches”, dit-il en ajoutant qu’il ignorait pourquoi l’employée avait porté plainte.