Une marocaine dans la peau d’une jihadiste en Syrie

Une journaliste marocaine s'infiltre dans l'Armée libre syrienne.

Une journaliste marocaine s'infiltre dans l'Armée libre syrienne. . DR

Revue de presseKiosque360. Une journaliste marocaine s’est fait passer pour une jihadiste avec pour mission d’infiltrer la résistance syrienne. Reportage.

Le 30/11/2013 à 00h58

Une aventure à hauts risques. Une journaliste du quotidien arabophone Annass s’est fait passer pour une jeune jihadiste pour s’introduire dans les bastions des combattants de l’armée syrienne libre. Dans son édition du week-end, la publication arabophone consacre 4 pages pour relater à ses lecteurs cette expérience unique, riche en péripéties, en rencontres inoubliables mais surtout en émotions où se mêlent peur et courage.

L’aventure a débuté de l’aéroport Mohammed V à Casablanca à destination d’Alep, au nord de la Syrie à travers la ville d'Antakya, aux frontières turco-syriennes. "Le but de cette aventure est de réaliser une enquête", écrit la journaliste fière du travail accompli. La jeune aventurière a passé 11 jours dans les fiefs des combattants où elle a rencontré des Marocains qui ont rejoint les rangs des combattants de l’Armée libre syrienne. "Pour franchir les frontières turques et les barrages protégeant les bastions des combattants, la jeune journaliste a dû porter le voile et se faire chaperonner d’un "Mahram". Et ce n’est pas tout ! "La jeune journaliste a dû travailler en tant que cuisinière pour préparer les repas aux combattants syriens", relate le journal arabophone.

Jihad Al-nikah, info ou intox ?

La question qui taraude l’esprit de la jeune journaliste de Annass lors de son enquête concerne le jihad du sexe ou jihad Al-nikah. Selon elle, il n’existe pas. "Je n’ai jamais vu ou même entendu de jeunes filles de la région rejoindre les rangs des combattants pour participer au jihad Al-nikah", souligne-t-elle. Pour rappel, un cheikh saoudien, Mohammed Al-Arifi, avait émis une fatwa intitulée "ouverture de la porte du jihad par le mariage en Syrie", légitimant ainsi le jihad sexuel pour la Syrie. Celle-ci autorise en effet aux combattants présents sur le sol syrien, non mariés ou loin de leurs épouses, de contracter un mariage de quelques heures avec celles qui ne sont pas mariées ou divorcées. La fatwa avait fait grand bruit et suscité des critiques virulentes.

Par Khadija Skalli
Le 30/11/2013 à 00h58