Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Kénitra a été saisi d’une plainte collective émanant de plusieurs parties lésées. Les plaignants requièrent l’ouverture d’une enquête approfondie concernant les agissements d’un réseau présumé qui utiliserait le couvert d’une société fictive pour s’accaparer illicitement des propriétés immobilières à Kénitra, incluant des biens appartenant à des étrangers. «Ce réseau serait composé d’un avocat connu, ainsi que d’autres personnalités influentes évoluant au sein de divers secteurs et administrations publiques», rapporte Al Akhbar du week-end (23 et 24 août).
Des sources proches du dossier indiquent que les protagonistes auraient illicitement utilisé la dénomination d’une société liquidée il y a un demi-siècle pour confisquer plusieurs biens immobiliers de prestige. Originellement dirigée par deux administrateurs de nationalité française, cette structure avait fait l’objet d’une liquidation judiciaire le 6 juillet 1974. Cependant, un individu désigné par les initiales A.A., aujourd’hui décédé, serait parvenu à se procurer un certificat de registre de commerce contenant des données erronées, laissant indûment croire à la pérennité de la société.
Sur la base de ce document falsifié, l’individu en question aurait, de son vivant, établi de nouveaux statuts afin de transformer la société anonyme en une société civile à associé unique, tout en transférant son siège social de Rabat à Kénitra. Face à ces manœuvres, les victimes avaient initialement déposé plainte contre A.A. pour faux et usage de faux, usurpation d’identité d’un directeur de société, ainsi que tentative d’escroquerie et de fraude.
«Son décès a toutefois conduit à une décision de justice prononçant l’extinction de l’action publique à son encontre et ordonnant la destruction du certificat de registre de commerce établi frauduleusement le 26 janvier 2001», relaie Al Akhbar. Ainsi, la société en question, déjà liquidée en 1974, se voit définitivement privée de toute existence physique ou juridique.
Malgré cette décision de justice, il est rapporté que les membres de ce réseau, parmi lesquels figure l’avocat précité, continueraient d’exploiter ce document falsifié pour instrumentaliser abusivement cette société fictive dans le but de spolier des propriétaires de leurs biens.








