Une affaire glaçante de relations incestueuses et de viols répétés vient de secouer la région de Rabat. Les services du centre judiciaire de la Gendarmerie royale d’Aïn Aouda ont déféré dimanche matin, devant le procureur général près la Cour d’appel de Rabat, un père et sa propre fille, arrêtés suite à un scandale familial d’une ampleur inédite.
Les deux mis en cause auraient eu ensemble six enfants, cinq filles et un garçon, au sein de la commune rurale El Menzeh, entre Rabat et Aïn Aouda, relevant de la préfecture de Skhirat-Témara, révèle le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 25 août.
L’affaire a éclaté lorsqu’une des filles, aujourd’hui âgée de 20 ans, née de cette relation interdite, a souhaité se marier. En préparant son dossier administratif pour le mariage, elle s’est heurtée à des obstacles liés à la filiation. Ses doutes se sont confirmés lorsque sa mère, qui n’est autre que la fille du mis en cause et donc elle-même une victime, n’a cessé de repousser les explications.
Face à l’impasse, la jeune femme a fini par déposer plainte auprès du parquet, révélant la vérité. Sa mère avait eu une relation incestueuse avec son propre père. Saisie, la Gendarmerie d’Aïn Aouda a ouvert une enquête en toute discrétion.
Les investigations ont rapidement conduit au douar Oulad Boutayeb, dans la commune d’El Menzeh, où le père, sa fille et leurs enfants ont été interpellés.
Les auditions ont révélé des éléments accablants. La fille, aujourd’hui âgée de 39 ans, a reconnu avoir donné naissance à plusieurs enfants issus de son père, tout en évoquant d’autres relations sexuelles hors mariage, a-t-on lu. Sur instructions du parquet, les suspects ont été placés en garde à vue vendredi soir.
Les enquêteurs s’intéressent également à de possibles abus sur les petites-filles, filles des victimes elles-mêmes. Dans le même temps, le père, la fille et leurs six enfants ont été transférés au laboratoire génétique du Haut commandement de la Gendarmerie royale, afin d’y effectuer des prélèvements ADN.
L’objectif est déterminer avec précision la filiation biologique de chacun des enfants. Selon les premières hypothèses des enquêteurs, il est fortement probable que la majorité, voire la totalité, des enfants soit issue du père incriminé.
Un responsable proche du dossier a indiqué à Assabah que le parquet s’apprêtait à confier le dossier au juge d’instruction. Les charges sont lourdes: inceste, viol sur descendant, défloration, grossesses et naissances issues de viols, ainsi qu’attentat à la pudeur avec violence.
Ce dossier sensible, qui met en lumière la détresse et l’isolement dans certaines zones rurales, risque de provoquer une onde de choc sociale et judiciaire. Les résultats des tests ADN, attendus dans les prochains jours, devraient confirmer l’ampleur du drame.








