La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a conduit, depuis jeudi 28 août, une audition d’un notaire de Kénitra dans le cadre d’une enquête préliminaire.
Le notaire est soupçonné d’avoir entretenu des transactions financières avec un réseau international de trafic de stupéfiants.
Cette convocation fait suite à une missive, envoyée depuis sa prison par un baron de la drogue, alléguant que le notaire aurait servi d’intermédiaire pour corrompre des responsables judiciaires, dans le but d’influencer favorablement le règlement de son dossier.
Le notaire a ainsi été entendu pendant près de dix heures dans les locaux de la BNPJ, rapporte Assabah dans son édition du mardi 2 septembre.
Sur ordre du procureur général du Roi, saisi par cette lettre, les enquêteurs se sont penchés sur la véracité de ces allégations.
Des investigations techniques et de terrain préalables, menées auprès des membres de ce réseau, avaient déjà mis en lumière l’existence de flux financiers suspects et localisé des acquisitions immobilières attribuées au notaire.
Le parquet du tribunal de première instance, alerté par le montant et la nature de ces fonds, a mandaté la BNPJ pour déterminer si ces opérations relèvent de l’escroquerie, de la corruption active ou d’un simple règlement de comptes.
Le baron à l’origine des accusations avait préalablement été arrêté lors du démantèlement de ce réseau sur les côtes de Kénitra.
Déféré avec ses complices devant le juge d’instruction, il avait été placé en détention préventive avant que le parquet ne révise la décision de renvoi, conduisant à des condamnations à des peines dissuasives.
De sérieux doutes planent sur la justification des sommes perçues par le notaire, lesquelles excéderaient de très loin ses honoraires conventionnels, le plaçant ainsi dans une situation délicate.
Alors que certains observateurs anticipaient un classement de l’affaire, la convocation par le Bureau national de lutte contre les crimes financiers et économiques relevant de la BNPJ démontre la gravité des suspicions, relaie Assabah.
À l’issue de l’enquête préliminaire, le notaire pourrait être déféré devant le parquet.
Par mesure de précaution, des instructions ont été données pour le retrait de son passeport et la fermeture des frontières à son encontre, afin de s’assurer de sa présence sur le territoire national et de ne pas entraver le processus judiciaire en cours.









