Les éléments de la gendarmerie de Bir Jdid ont ouvert une enquête contre les auteurs de la confiscation d’un lot de terrain situé sur la route côtière menant de Casablanca à Azemmour. Ce qui est étrange, c’est qu’un baron de la drogue, qui purge une peine de prison de 10 ans, est impliqué dans cette affaire. Il a été arrêté en flagrant délit alors qu’il essayait d’écouler une grosse quantité de stupéfiants à partir des côtes de la province d’El Jadida. Des témoins, qui ont contribué à la rédaction du certificat de propriété falsifié du terrain, sont aussi en prison pour le même délit.
Le procureur du roi près de la cour d’appel d’El Jadida a transmis une plainte à la brigade judiciaire de la gendarmerie royale qui conteste la validité de cet acte «notarial». Cette plainte pointe du doigt l’accusé principal, sa mère, deux adouls et 12 témoins qui ont rédigé un faux certificat de propriété pour un terrain situé dans la commune de Mharza. Les véritables propriétaires ont découvert le pot aux roses quand le principal mis en cause a essayé d’enregistrer l’acte falsifié à la conservation foncière d’El Jadida.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 30 mars, que c’est la hausse du prix des terrains dans la bande côtière qui a poussé l’accusé à essayer de confisquer ce terrain de six hectares dont le prix est estimé à 10 millions de dirhams. Il s’est servi d’une procuration coutumière homologuée par les services d’enregistrement, de ses relations avec les témoins et de la complicité de deux adouls d’Azemmour pour rédiger un faux document.
Cette affaire a connu un rebondissement quand 6 des 12 témoins sont revenus sur leur témoignage en déclarant avoir été victimes d’une tricherie de la part du principal inculpé. Il aurait, selon eux, sollicité leur témoignage pour un bien immobilier bâti et non pour un terrain nu. Les plaignants ont reçu le désistement de ces six individus par écrit alors que les quatre autres témoins croupissent en prison pour trafic de stupéfiants. Ce revirement a permis aux véritables propriétaires de faire opposition sur l’acte falsifié auprès du directeur de la conservation foncière.
Les investigations en cours pourraient révéler l’existence d’une nouvelle mafia spécialisée dans la confiscation des biens immobiliers dans la province d’El Jadida. Il faut rappeler qua la cour d’appel de cette même ville a condamné plusieurs accusés dans d'autres affaires à peines de prison qui ont dépassé les 100 ans.