La Chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict, tard dans la nuit de lundi à mardi, dans l’affaire de détournement de fonds dans le consulat du Maroc à Barcelone en Espagne. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 22 mars, que la Cour a condamné un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, qui était détaché au consulat, à deux ans de prison ferme et a acquitté un employé chargé du bureau de paiement ainsi que le chef du service des passeports. Les recherches sont toujours en cours pour arrêter le caissier qui a pris la fuite suite à la découverte d’un détournement de 2,5 millions de dirhams.
Les faits remontent au mois d’octobre 2022 quand la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) a déféré trois anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone devant le parquet compétent au tribunal des crimes financiers de Rabat. Après les avoir auditionnés, le procureur général du roi a décidé de placer deux d’entre eux en détention provisoire à la prison d’El Arjat et de poursuivre le troisième en état de liberté provisoire. Les trois accusés qui ont été poursuivis pour détournement de fonds et de dilapidation de deniers publics ont comparu directement devant la Chambre des crimes financiers pour une première audience.
Le quotidien Al Akhbar souligne que selon les recherches préliminaires effectuées par les services du ministère des Affaires étrangères ainsi que les investigations réalisées par le BNPJ, l’accusé en fuite aurait détourné plus de 2,5 millions de dirhams avant de disparaitre de la circulation. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Dans les détails, c’est au niveau de la caisse du consulat que ces détournements ont été opérés. L’accusé avait «sciemment omis» d’apposer les timbres spéciales de la représentation diplomatique sur les dossiers relatifs à la délivrance des passeports.
Une opération qui a concerné 1.070 dossiers causant ainsi un manque à gagner au consulat estimé à 674.200.000 dirhams sachant que ces malversations ont été commises entre le 18 août et le 18 septembre 2017.
L’enquête a montré qu’à cette époque le consulat ne disposait pas de timbres pour des raisons indéterminées. Le mis en cause en a profité pour encaisser de grosses sommes sans les enregistrer dans le livre comptable, ni de les virer dans les comptes bancaires du consulat.