Tribune. CAN we imagine

Jamal Belahrach.

TribuneEt puis il y a eu ces images, ces symboles, forts, magnifiques, presque irréels. Dans un pays qui souffre de sécheresse depuis 7 ans, cette ouverture sous la pluie. La présence du Prince donnant le coup d’envoi sous l’eau. La photo avec l’équipe nationale, toujours sous la pluie. Et puis ce moment de sa joie spontanée, sincère, lors du but libérateur, célébré avec émotion avec les 40 millions de marocains.

Le 22/12/2025 à 12h00

La Coupe d’Afrique des nations qui s’ouvre au Maroc n’est pas un événement sportif ordinaire. C’est un rendez-vous avec l’histoire. Notre histoire footballistique.

Un moment attendu depuis cinquante ans par un peuple entier qui rêve, espère et croit qu’un jour peut-être, le Maroc soulèvera enfin le trophée continental sur sa propre terre.

Nous abordons cette CAN dans un momentum sportif exceptionnel. L’exploit historique de la Coupe du Monde au Qatar a changé le regard du monde sur le football marocain.

Les victoires des U20, les performances remarquables des U17, ont confirmé une chose essentielle: ce qui se joue aujourd’hui dépasse le talent d’une génération. C’est le résultat d’un travail de fond, structuré, pensé et assumé dans la durée.

C’est précisément pour cela que la pression est immense. Le Maroc n’est plus un outsider sympathique. Il est attendu. Observé. Jugé.

Une ouverture chargée de symboles

La cérémonie d’ouverture a donné le ton. Sobre, élégante, profondément signifiante. Une narration qui convoque l’histoire, l’identité et la mémoire collective, tout en envoyant un message clair sur l’avenir.

Et puis il y a eu ces images, ces symboles, forts, magnifiques, presque irréels.

Dans un pays qui souffre de sécheresse depuis 7 ans, cette ouverture sous la pluie.

La présence du Prince donnant le coup d’envoi sous l’eau. La photo avec l’équipe nationale, toujours sous la pluie.

Et puis ce moment de sa joie spontanée, sincère, lors du but libérateur, célébré avec émotion avec les 40 millions de marocains.

Ces images resteront.

Elles parlent de communion.

Elles parlent de lien.

Elles parlent d’un peuple qui se reconnaît dans ses symboles monarchiques, ses valeurs et dans sa jeunesse.

Sur le terrain: l’exigence et le don de soi

Les joueurs ont répondu présents malgré la difficulté et une belle résistance de nos amis comoriens. Engagement total. Intensité. Discipline.

Ils ont tout donné, sous le regard vigilant, parfois impitoyable de supporters exigeants, passionnés, mais profondément attachés à cette équipe qui incarne aujourd’hui bien plus qu’un simple collectif sportif.

«Pendant ce temps, le voisin de l’Est a choisi la voie de l’agressivité numérique en travestissant les faits du moment vécu. Mais la vérité est ailleurs: le peuple algérien, lui, n’est pas dupe. Il partage ce moment sportif avec lucidité, dans la joie et dans le respect du jeu.»

—  Jamal Belahrach

Cette exigence dit quelque chose de profond: le Maroc a grandi.

Le public marocain aussi.

Il ne se contente plus de participer. Il aspire à gagner. Et à gagner avec des valeurs.

Le sport, révélateur de maturité

Pendant ce temps, le voisin de l’Est a choisi la voie de l’agressivité numérique en travestissant les faits du moment vécu.

Mais la vérité est ailleurs: le peuple algérien, lui, n’est pas dupe.

Il partage ce moment sportif avec lucidité, dans la joie et dans le respect du jeu.

Le sport, lorsqu’il est vécu avec sincérité, rapproche toujours les peuples plus qu’il ne les divise.

Une CAN comme leçon de leadership et de management

Alors posons la vraie question: pouvions-nous imaginer une meilleure entrée en matière pour une CAN organisée au Maroc, sous le regard du monde entier?

Cette réussite n’est ni un hasard, ni un coup de chance.

Elle repose sur des fondamentaux clairs, que l’on retrouve dans toute organisation performante:

  • une ambition forte, portée au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi, claire et constante;
  • des leaders légitimes, capables de fédérer et d’exécuter;
  • une stratégie lisible, cohérente et alignée dans le temps;
  • des ressources mobilisées intelligemment;
  • une planification rigoureuse, respectée et évaluée;
  • et surtout, une politique de capital humain ambitieuse, fondée sur la formation, le bon recrutement, la diversité des profils et le talent.

C’est ce cocktail qui explique aujourd’hui la dynamique sportive sans précédent que connaît le Maroc et que toute entreprise, tout leader doit mettre en place pour la création de valeur durable.

«CAN we imagine»: une signature, pas un slogan

Dans ce contexte, CAN we imagine n’est pas un simple jeu de mots.

C’est une signature pour tous les possibles.

Celle d’un Maroc qui n’a plus peur d’imaginer grand, de voir loin et de faire juste.

Celle d’un pays qui prouve que lorsque la vision est claire et que l’exécution est rigoureuse, les résultats suivent.

Cette CAN est bien plus qu’un tournoi.

C’est un miroir.

Un révélateur.

Et peut-être, enfin, le moment où le rêve collectif rejoindra l’histoire.

Par Jamal Belahrach
Le 22/12/2025 à 12h00