Athmane. B, un enseignant marocain à Cuernavaca, dispensait normalement son cours à de futurs ingénieurs mexicains, quand, soudain, une violente secousse fait trembler sa classe. C'était hier mardi 19 septembre en début d'après-midi, précisément à 13 heures, dans une école de la capitale de l'Etat de Morelos, à 80 kilomètres de Mexico. Contacté par le360 ce mercredi 20 septembre, vers 11H22 (5H30, heure mexicaine), il est déjà réveillé. Et pour cause, il a vécu la veille la plus terrible épreuve de sa vie. Une violente secousse a en effet frappé sa ville de résidence, Cuernavaca, à une heure de trajet de la capitale Mexico, 20 millions d'habitants. "J'étais en train de dispenser mon cours à mes élèves quand, soudain, une forte secousse a secoué les piliers de la classe", raconte-t-il.
Lire aussi : Vidéo. Séisme au Mexique: le bilan monte à 224 morts
"Hay un terromoto!" (il y a un tremblement de terre!), crièrent les élèves, âgés de 18 à 20 ans. "J'ai pris mes jambes à mon cou et dévalé les escaliers pour me retrouver au volant de ma voiture parkée à l'extérieur de l'école", relate-t-il, avec une pointe d'autodérision. "En pareille situation, j'aurais dû être le dernier à quitter les lieux. Mais je n'ai jamais eu autant peur", avoue-t-il.
La peur qui tenaillait Athmane ne tenait pas au seul fait de sauver ses jours, il avait ce jour-là une autre grande inquiétude. En effet, ses parents se trouvent chez lui, à Cuernavaca, depuis l'Aïd al-Adha, et il avait naturellement peur pour eux. Son premier réflexe fut de leur téléphoner. "Mais ils étaient injoignables", dit-il. "Plus tard, j'ai compris que le réseau était saturé. Tout le monde voulait à ce moment-là s'enquérir de ses proches". "À mi-chemin de mon domicile, j'ai enfin réussi à les joindre. Ils avaient quitté la maison et, comme la plupart des habitants de Cuernavaca, épicentre de la secousse, ils se sont retrouvés dans la rue", relate-t-il.
Lire aussi : Un séisme de magnitude 8,4 frappe le sud du Mexique: au moins deux morts
"J'étais, enfin, rassuré sur le fait qu'ils étaient vivants", dit-il, soulagé. D'autant plus soulagé que tous ses compatriotes étaient sains et saufs. "Les coups de téléphone pleuvaient sur mon GSM durant toute la nuit de mardi à mercredi. Aucune victime n'est à déplorer parmi les ressortissants marocains résidant au Mexique", assure-t-il, tout en formulant une pensée émue pour les victimes tragiques de cette violente secousse qui, selon un bilan provisoire, a fait 200 morts, dont une vingtaine d'enfants qui se trouvaient à l'école au moment du drame.
Ironie du sort, ce mardi 19 septembre coïncidait avec la commémoration du violent tremblement de terre qui a secoué Mexico, le 19 septembre 1985, faisant 10.000 morts et 30.000 blessés sans compter les dégâts matériels monstrueux qu'il a causés. "La violente secousse d'hier mardi est venue rappeler au souvenir des Mexicains cette terrible épreuve qu'ils ne sont pas près d'oublier", affirme Athmane, toujours la peur au ventre. "La minute de la violente secousse que j'ai vécue hier semblait avoir l'air d'une éternité", confesse-t-il.