Dans son dossier du week-end, Al Massae nous introduit dans les coulisses des prisons marocaines, en faisant état des privilèges dont bénéficieraient des détenus VIP. Par VIP, le journal fait référence notamment à de hauts responsables et barons de drogue. Et de souligner que l’administration pénitentiaire a longtemps nié ces pratiques et les traitements de faveur, et ce malgré la publication d’un rapport alarmant par des parlementaires, avant d’avouer l’existence de ce phénomène. Al Massae brosse un tableau noir des prisons marocaines : D’un côté, les détenus VIP bénéficiant de conditions confortables. De l’autre, des prisonniers entassés dans des cellules.
La situation dans les prisons marocaines est critique. A titre d'exemple, un rapport parlementaire, réalisé fin 2013 et portant sur la prison de Kénitra, a fait état de "19 décès en moins de quatre ans (2010-2013), dont un suicide, 323 prisonniers atteints de déficience mentale...". Le rapport en question a relevé des "commerces en tous genres" au sein de centre pénitentier.
Autre déficicience des prisons, "l'anormale densité". En effet, elles comptent pas moins de 72.800 détenus. Un chiffre d'autant plus préoccupant, surtout lorsqu'on sait qu'entre 2009 et 2013, le nombre de la population carcérale a augmenté de 26%. C'est donc en connaissance de cause que Thami Oulbacha, secrétaire général de l'administration pénitentiaire, a tiré la sonnette d’alarme lors de son dernier passage au Parlement sur l'absence de moyens dont dispose son département pour faire face à cette situation et instaurer des conditions équitables au profit de l'ensemble des détenus.