Trafic de diplômes à Agadir: une commission d’inspection centrale mène l’enquête

Le siège de la présidence de l'Université Ibn Zohr d'Agadir.

Le siège de la présidence de l'Université Ibn Zohr d'Agadir.

Mercredi 21 mai 2025, une commission d’inspection centrale a été dépêchée par le ministère de l’Enseignement supérieur à l’université Ibn Zohr d’Agadir pour mener l’enquête sur une affaire de trafic de diplômes.

Le 22/05/2025 à 18h27

Mercredi 21 mai 2025, une commission centrale d’inspection a été envoyée par le ministère de l’Enseignement supérieur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’université Ibn Zohr à Agadir. Objectif: auditer l’ensemble des processus d’attribution de diplômes après la révélation d’un système de délivrance frauduleuse de masters et de doctorats contre rétribution financière.

Au cœur de cette affaire, Ahmed Kailech, coordinateur du master «Système pénal et gouvernance sécuritaire» et enseignant en droit. Placé en détention provisoire à la prison de l’Oudaya, à Marrakech, il fait l’objet de poursuites depuis le 13 mai, sur décision du juge d’instruction près la Cour d’appel de Marrakech. Il est soupçonné d’avoir transformé le programme de master qu’il dirigeait en véritable machine à profits, monnayant l’obtention de diplômes universitaires.

La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a réussi à retracer les contours de ce réseau grâce au témoignage d’un individu, aujourd’hui condamné à cinq ans de prison ferme, après avoir reconnu avoir acheté son diplôme.

Les inspecteurs se penchent actuellement sur les dossiers d’inscription, les procès-verbaux de sélection ainsi que les critères appliqués lors des concours d’accès aux masters et doctorats. Ils ont également entendu le doyen, plusieurs enseignants, ainsi que du personnel administratif.

L’objectif est de détecter d’éventuelles irrégularités dans les processus de recrutement et d’évaluation, notamment depuis l’arrivée du professeur mis en cause au sein de l’établissement. Si l’enquête se focalise pour l’instant sur la faculté de droit d’Agadir, la commission n’écarte pas l’élargissement de ses investigations à d’autres composantes de l’université.

Par M'hand Oubarka
Le 22/05/2025 à 18h27