Amnesty International a dressé un tableau sombre de la torture au Maroc, lors d'une conférence tenue, mardi à Rabat, en marge du lancement de la campagne mondiale contre la torture. L'organisation a estimé que les autorités marocaines "enquêtent rarement lorsque des cas de tortures sont signalés". Outre le Maroc, Amnesty International met l'accent sur quatre autres pays à savoir le Mexique, les Philippines, l'Ouzbékistan et le Nigéria. Mohamed Sektaoui, directeur général d'Amnesty Maroc, a indiqué que "la situation est préoccupante". Et d'ajouter: "Il y a des indices et des promesses des autorités pour lutter contre la torture (....), mais la pratique de la torture est encore courante. Elle contredit ces promesses".
Sektaoui s'est contenté d'un seul exemple, celui d'un ressortissant marocain qui aurait été torturé après avoir été extradé d'Espagne pour terrorisme. Pour étayer ses dires, il a apporté un témoignage de Juan Mendez, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui s'est préoccupé des cas de tortures au Maroc au terme de sa dernière visite au Maroc. Le patron d'Amnesty Maroc a annoncé que son organisation publiera en 2015 un rapport spécifique au Maroc relatif à la question de la torture. Sektaoui a émis le voeu que d'ici là, le royaume aurait entrepris des efforts pour éradiquer ce fléau. Selon lui, le Maroc a fait des progrès et Amnesty veut l'aider à éradiquer définitivement ce fléau.