Le secteur du transport international routier (TIR) risque de se retrouver dans une impasse, à compter de ce samedi 7 octobre. En effet, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 5 octobre, les syndicats du secteur ont arrêté cette date pour observer un sit-in de protestation contre «les erreurs commises par le département de Najib Boulif et de son prédécesseur Karim Ghellab dans la gestion de ce dossier».
Les professionnels du secteur, affirme le journal, n’ont d'ailleurs pas manqué d’adresser de sévères critiques à l’actuel secrétaire d’Etat, l’islamiste Najib Boulif, qui leur avait communiqué la récente décision des autorités espagnoles d'interdire aux camionneurs marocains l’accès à leur territoire, et ce à compter du 7 octobre. Les autorités espagnols ont justifié cette décision par le bond considérable qu’à enregistré, dernièrement, le nombre des entreprises marocaines spécialisées dans le domaine.
En conséquence, affirme le quotidien, les professionnels du secteur et leurs syndicats ont annoncé l'organisation de ce sit-in de protestation tout en pressant le ministère du Transport, dirigé par Abdelkader Amara (PJD), de trouver une solution à cette situation, avant que le secteur entier ne sombre dans la crise. Car, d’après eux, le ministère est le seul responsable de ce qui leur arrive, en ceci qu'il a inondé le secteur d’autorisations, principalement pendant le mandat des deux ministres islamistes mais, également, sous le mandat de Karim Ghellab.
Selon un responsable du secteur, cité par Al Massae, cette situation pourrait gravement affecter les exportations marocaines, notamment les exportations agricoles qu’une flotte de 400 camions se charge d’acheminer, chaque jour, vers l’Europe via l’Espagne. Le journal rappelle, par ailleurs, que le secrétaire d’Etat au transport, Najib Boulif, s’est récemment rendu en Espagne pour tenter de trouver un accord avec les autorités, en vain. Celles-ci se sont, en effet, montrées intraitables et ont même confronté le ministre à des statistiques montrant que le nombre des sociétés marocaines avait atteint des dimensions inacceptables.
Notons que le Maroc et l'Espagne avaient signé, en 2012, un accord bilatéral qui soumet toutes les sociétés de transport de marchandises des deux parties contractantes au régime de l’autorisation préalable. Une commission mixte fixe chaque année un nombre égal d’autorisations accordées aux deux pays. Sauf que, selon des sources proches du secteur, en mai dernier, plusieurs transporteurs marocains se sont retrouvés bloqués au port d’Algésiras, à la frontière espagnole, faute d’autorisations, la partie marocaine ayant épuisé son quota au cours des cinq premiers mois de l'année.