Elle s’appelait Jamila et était à peine âgée de 21 printemps. Elle avait, donc, toute la vie devant elle. Issue de la région d’Oued Amlil, dans les environs de Taza, elle a convolé en justes noces le 27 décembre 2015 et a rejoint, ce même jour, le domicile de son mari qui habite avec sa famille.
Al Masse, qui relate cette triste histoire dans son édition de ce vendredi 29 janvier, rapporte qu’un seul jour aura suffi pour qu’éclatent des divergences entre la jeune mariée et sa belle-sœur qui a entrepris de lui mener la vie dure et est allée jusqu'à la brûler sur une partie sensible de son corps et aux jambes.
«Bien que réalisant la gravité de l’état de leur belle-fille, la famille du mari ne s’est pas empressée de l’emmener à l’hôpital pour la faire soigner. Au contraire, elle l’a séquestrée dans la maison et s’est contentée de lui administrer des médicaments traditionnels à base de plantes. Pis encore, la victime a été privée de son téléphone portable pour ne pas communiquer avec sa famille et ses proches», rapporte le journal arabophone.
Ce calvaire aurait pu durer si la mère de la jeune mariée n’avait insisté pour voir sa fille, avec laquelle elle n’avait pas parlé depuis plusieurs jours. Leurs retrouvailles ont été pour le moins affligeantes pour la maman qui a insisté pour transférer sa fille aux urgences, malgré la résistance de la belle-famille.
Des urgences de l’hôpital provincial de Taza, la victime a été transférée au CHU Hassan II de Fès sur recommandation des médecins. Elle y a été amputée de la jambe droite avant de tomber dans le coma et de rendre l’âme.
Des associations civiles et le bureau régional de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) sont montés au créneau, demandant à ce que justice soit rendue à la défunte et à sa famille.Le parquet général a ordonné l’arrestation de la belle sœur de la victime et l’ouverture d’une enquête. Mais les droits-de-l’hommistes exigent aussi l’arrestation du mari pour non assistance à personne en danger. Affaire à suivre.