Le défi de la baleine bleue («The blue whale challenge») fait des ravages un peu partout. Il est même devenu une affaire d'Etat chez nos voisins algériens. Là-bas, on déplore déjà cinq victimes de ce jeu morbide. Le gouvernement a d'ailleurs ouvert une enquête. Depuis hier, le Maroc est à son tour touché. Un enfant d'à peine huit ans s’est donné la mort par pendaison le 17 janvier à l’aide d’un foulard de sa mère au domicile parental de Tanger.
Alertés par ce drame, les services de police sont arrivés sur le lieu et ont ordonné le transfert du corps de la victime à la morgue de l’hôpital provincial de Tanger après les premières constatations.
La police a entendu les membres de la famille du défunt qui, de son vivant, n’avait pas de problème particulier et était très apprécié de ses proches et de son entourage.
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L’origine de ce jeu morbide reste difficile à déterminer, mais c'est le journal russe Novaya Gazeta qui a alerté en 2016 à travers une enquête à la suite de dizaines de suicides d’adolescents. Ce jeu aussi dangereux qu'absurde vient d’une légende selon laquelle la baleine serait capable de se suicider en s’échouant volontairement sur une plage. Il consiste à réaliser une série de cinquante défis, un par jour, dont les premiers paraissent inoffensifs. Il s'agit au départ d'écrire un mot sur la main ou de dessiner une baleine sur une feuille. Mais au fil des jours, le jeu se fait de plus en plus lugubre: se réveiller en pleine nuit pour écouter des musiques tristes, regarder des vidéos prônant le suicide, se faire du mal physiquement, ne plus parler à personne et enfin se donner la mort par pendaison ou en se jetant du haut d'un immeuble.
Les instigateurs de ce jeu pourraient être trois jeunes hommes russes, Philippe Boudeïkine (aussi appelé Philip Fox), Philipp Liss et More Kitov. Le premier a été arrêté et mis en examen en novembre 2016 pour incitation au suicide, et condamné en juillet 2017 à trois ans de prison pour deux suicides, au terme d’un procès à huis clos en Sibérie.