"Meryem est morte à cause de la hogra des autorités... non à cause de la pauvreté". Une phrase qui résume le désarroi d’Oum Kalthoum, la mère de Meryem Hassik qui s'est suicidée recemment à Casablanca. Annass, dans son édition de ce week-end, affirme dans un grand article consacré à ce drame que les pleurs de la victime et de ses frères retentissent toujours dans les parages de ce qui servait de logement à la jeune fille et aux siens. "Elle a profité du moment où sa mère était occupée à préparer le dîner pour s’isoler dans une autre chambre et mettre fin à ses jours en se pendant à l’aide d’un châle après avoir couché, noir sur blanc, des phrases justifiant son recours à la solution radicale", rapporte le quotidien."Rien ne te grandit autant qu’une terrible douleur. La chute ne signifie jamais la fin du monde", soutient Al Ahdath Al Maghribiya dans un article éditorialisant le drame qui s’est déroulé à Casablanca et a touché la jeune Meryem. Mais il y a pire. La contagion du désespoir. L’un des frères de l’adolescente suicidée a tenté à son tour de mettre fin à ses jours. Et il avait, explique le journal, ouvert la bombonne de gaz du domicile familial et essayé d'y mettre le feu. Et "Dieu a eu pitié de tout le monde ou cela aurait été une véritable calamité", relève Al Ahdath.
Le suicide des adolescents commence à poser de sérieux problèmes au Maroc, et les couches les plus défavorisées de la société ne sont pas seules touchées pour offrir l'alibi de la misère. Un enfant scolarisé dans une école de la mission française s’est ainsi pendu, il y a quelques mois, dans le garage de la luxueuse résidence de sa famille. Les railleries de ses camarades de classe y auraient été pour quelque chose.
