La publication, mardi soir, des listes des candidats retenus pour le concours d’accès aux Instituts supérieurs des professions infirmières et des techniques de santé (ISPITS) a provoqué une vive controverse. Alors que des centaines de postulants espéraient franchir la première étape de la sélection, plusieurs se sont dits choqués d’avoir été écartés malgré des notes supérieures à celles de candidats retenus. Une situation qui a déclenché la colère et alimenté les soupçons de favoritisme, indique le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 4 septembre.
Dès l’annonce des résultats, les listes se sont largement partagées sur les réseaux sociaux et via les groupes de messagerie. Accompagnées de tableaux comparatifs et de témoignages, elles mettent en évidence, selon les contestataires, un manque de transparence dans le processus. Certains parlent même de «magouilles» dans l’établissement des résultats.
Cité par Assabah, un parent de candidate, Adil Fadil, affirme avoir relevé plusieurs incohérences. «Ma fille, qui a obtenu une moyenne de 12,40 au baccalauréat, a été éliminée, alors qu’un autre candidat admis dans le même parcours, celui des soins infirmiers en salle d’opération, n’a obtenu que 12,22», a-t-il dénoncé.
Les ISPITS avaient pourtant fixé des conditions précises pour l’admissibilité au concours 2024-2025. Outre l’obligation de détenir un baccalauréat, les candidats ne pouvaient postuler qu’à un seul institut et un seul parcours. Le formulaire d’inscription en ligne devait être rempli avec exactitude, sous peine d’annulation. Toute erreur de renseignement, ou le dépôt de candidatures multiples, entraînait automatiquement l’exclusion, a-t-on pu lire.L’institut procédait ensuite à un tri automatique en fonction du parcours choisi, de la spécialité visée, ainsi que du lieu d’obtention du diplôme, à partir des bases de données du ministère de l’Éducation nationale.
Pour les étudiants et leurs familles, ces garanties de rigueur et de transparence, mises en avant dès le lancement du concours, n’ont pas été respectées. Les cas dénoncés concernent d’abord une seule filière, mais Adil Fadil estime que «d’autres spécialités, telles que les soins infirmiers généraux, la sage-femme, la kinésithérapie ou l’assistance médico-sociale, ont probablement été affectées par le même problème».
Face à la montée des critiques, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a tenu à préciser les critères appliqués lors de la sélection, souligne Assabah. Le classement des candidats repose, selon ses services, sur le calcul de la moyenne du baccalauréat: 25% de la note de l’examen régional et 75% de celle de l’examen national.
Pour les candidats libres, seule la moyenne générale est prise en compte.
Le ministère rappelle également que cette première phase ne constitue qu’un filtre. Les candidats présélectionnés devront encore passer deux épreuves supplémentaires, l’une écrite et l’autre d’aptitude, avant d’espérer décrocher une place parmi les 8.600 sièges disponibles répartis sur plus de dix instituts à l’échelle nationale.








