L’Inspection générale des finances a soumis à l’audit et au contrôle les documents relatifs aux marchés de location de voitures conclus par trois établissements publics. Des soupçons entourent la manière dont ces marchés ont été attribués à un nombre restreint d’entreprises, pour un montant global dépassant 20 millions de dirhams. Il s’agit de contrats de location de longue durée portant sur plus de trente véhicules, dont près de la moitié appartiennent à des catégories haut de gamme, écrit le quotidien Assabah dans son édition de ce vendredi 28 novembre.
Les mêmes sources expliquent que la mission des inspecteurs consiste à vérifier si les établissements ayant lancé ces appels d’offres ont respecté les règles de concurrence, surtout que la valeur totale des marchés dépasse les deux milliards de centimes et qu’ils ont principalement bénéficié à des agences de location bien identifiées. Cela soulève des interrogations sur l’éventualité de liens existants entre ces agences et certains responsables publics.
Il apparaît également que plusieurs cadres de ces établissements publics auraient investi, par l’intermédiaire de proches, dans des entreprises de location de voitures afin de tirer avantage des marchés attribués par les institutions qu’ils dirigent. Cette stratégie a été facilitée par l’orientation prise par de nombreuses administrations ces dernières années: privilégier la location plutôt que l’achat de véhicules, une approche encouragée par les trois derniers gouvernements dans l’objectif de réduire les coûts supportés par le budget de l’État, a-t-on pu lire dans Assabah.
De plus, un nombre croissant d’administrations préfèrent aujourd’hui les contrats de location longue durée à l’acquisition de véhicules, cette dernière option étant soumise à des procédures strictes et complexes avant l’obtention des autorisations nécessaires. Pour contourner les contraintes administratives, certaines institutions choisissent de diviser les marchés en plusieurs lots afin d’éviter l’obligation de lancer un appel d’offres public, ce qui permet de conclure des accords directs avec des agences précises.
Les équipes de l’Inspection générale des finances procèdent actuellement à la vérification détaillée des contrats liant les administrations concernées aux agences de location: montants facturés, conditions techniques, comparaison avec les prix du marché et analyse de leur impact économique et financier sur les finances publiques. Les sources indiquent que les enquêtes portent particulièrement sur les procédures d’attribution et sur les bénéficiaires réels des marchés.
Les premières investigations révèlent que deux entreprises ayant remporté quatre marchés appartiendraient à deux individus liés par alliance à des responsables des établissements concernés. Il ressort également que trois de ces marchés ont été attribués à un individu qui était le parent d’un responsable public, tandis qu’un autre de ses proches a obtenu un marché distinct, ce qui laisse penser à un échange de faveurs entre familles pour éviter d’éveiller les soupçons.
Ces éléments interviennent dans un contexte où la flotte automobile utilisée par les administrations publiques représente un coût annuel estimé à au moins 4 milliards de dirhams, en tenant compte des frais d’assurance et des salaires des chauffeurs pour les véhicules appartenant à l’État. Ce poids financier, combiné aux dysfonctionnements relevés dans l’attribution des marchés de location, alimente un débat national sur la nécessité d’un contrôle plus rigoureux et d’une réforme de la gestion du parc automobile public.








