De la discussion, à laquelle a participé une assistance nombreuse composée d’intellectuels nationaux et étrangers, a jailli une épineuse question, celle de «l’obligation» de la restitution à l’Afrique des œuvres d’art spoliées par des pays occidentaux.
Lors du débat, les participants ont regretté que la promotion des cultures interafricaines se heurtent à divers obstacles, liés notamment à la faiblesse des échanges entre pays.
Ces freins touchent également le domaine du livre et de sa distribution. «Nous avons évoqué les nouveaux axes de développement des cultures africaines, en prenant exemple sur la diffusion entre les libraires et les éditeurs. Il y a parfois un vide qu’il faut combler en faisant en sorte que les diffuseurs interviennent», a expliqué l’écrivain camerounais Eugène Ebodé.
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Et d’ajouter qu’un autre axe important lié à la «restitution» des œuvres d’art aux Africains a été abordé. «Cette question est fondamentale parce que pendant très longtemps, (les Africains) ont été spoliés de ce qui était des éléments de leur stabilité et de leur équilibre. Et quand un équilibre a été rompu pendant tant d’années, on ne peut pas imaginer que l’Afrique se rétablisse tout d’un coup et marche sans béquilles». Pour Eugène Ebodé, «aujourd’hui, les béquilles les plus fondamentales, qui nous semblent une évidence, c’est la culture, à nouveau la culture et toujours la culture parce que le lien fondamental, c’est le passé, le présent et l’avenir», a-t-il ainsi expliqué.
A ce propos, les intervenants ont évoqué «l’idée intéressante de créer un organisme panafricain chargé de la restitution des œuvres d’art spoliées».
Sur ce thème de la restitution, l’avocat et écrivain Christian Kader Keita, d’origines congolaise et mauritanienne, a d'ailleurs présenté les axes du livre qu’il vient de publier sous le titre Sur le chemin de la restitution des œuvres aux Africains.