Sécheresse: l’eau d’irrigation surexploitée par des fermes agricoles d’élus au Parlement et de présidents de communes

Une exploitation agricole équipée d'un système d'irrigation localisée, près de Zagora, dans le sud du Maroc.. Richard Allaway

Revue de presseDans des régions confrontées au stress hydrique, des propriétaires de fermes agricoles, dont des élus au Parlement et des présidents de communes, continuent de défier la Police des Eaux et de contourner les lois en vigueur, procédant à des excavations profondes afin d’irriguer leurs cultures, une production majoritairement pour l’export et la culture de fourrage. Une revue de presse d’Assabah.

Le 30/09/2024 à 19h42

La surexploitation des nappes phréatiques souterraines, à cause du creusement de puits clandestins et de profondes excavations anarchiques dans des fermes agricoles, est de nouveau fortement soulevée, alors que la sécheresse sévit dans des régions en situation de stress hydrique.

Selon Assabah de ce mardi 1er octobre, «les auteurs de cette surexploitation, dont des parlementaires et des présidents de communes, ne se limitent pas aujourd’hui à empêcher les services de la Police de l’Eau de contrôler leurs exploitations agricoles, mais commencent à exercer des pressions sur les autorités compétentes, notamment les services des agences des bassins hydrauliques, en vue de suspendre la décision d’interdiction des creusements de puits».

Le quotidien précise que «les services de la Police des Eaux, relevant des agences de certains bassins hydrauliques, n’effectuent plus les rondes de routine pour contrôler la situation, ce qui aurait encouragé le phénomène de creusement de puits clandestins pendant la nuit et durant les week-ends».

Plus encore, indique Assabah, certaines exploitations agricoles, «réputées pour leur utilisation excessive des eaux souterraines sur des superficies ne dépassant pas les cinq hectares, ne font plus l’objet d’inspection par les commissions mixtes, composées des éléments des autorités locales, du ministère de l’Équipement et de la Gendarmerie royale».

«Ces propriétaires de fermes agricoles, qui procèdent au creusement des puits et à la réalisation des forages sans respect de la réglementation en vigueur, orientent leurs investissements vers des cultures majoritairement destinées à l’export et la culture des fourrages industriels ou semi-industriels», indiquent des sources interrogées par le quotidien.

Selon les services du ministère de l’Intérieur, les efforts se poursuivent pour lutter «contre le phénomène des puits illégaux, toutes formes de violation du domaine public hydraulique et la surexploitation des nappes souterraines dans les régions en stress hydrique», tout particulièrement dans la plaine de la Chaouia.

Par Mohamed Younsi
Le 30/09/2024 à 19h42