Salé: dix ans de prison pour un jeune, accusé d’avoir tué sa compagne

Revue de presseLa victime avait attiré son compagnon sur une plage pour y reprendre un smartphone contenant des enregistrements compromettants pour sa réputation. Cependant, son plan a tragiquement conduit à sa mort par noyade. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 14/01/2025 à 18h24

La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict dans l’affaire d’un jeune homme accusé d’avoir causé la mort de sa compagne.

Il a également été reconnu coupable d’«attentat à la pudeur sur une femme», de «prise de photos compromettantes», de «diffamation» et de «chantage» et a été condamné à 10 ans de prison, indique Al Akhbar de ce mercredi 15 janvier.

«L’affaire concerne un incident grave qui avait ébranlé les habitants du quartier Al-Ababda à Salé, il y a environ un an. Une jeune femme dans la vingtaine avait été retrouvée morte après avoir été jetée en mer à Salé. Ce drame mêlant violence, chantage, trahison et atteinte à la pudeur a conduit à la condamnation du prévenu», écrit-on.

L’enquête a révélé que la victime, une jeune femme d’une vingtaine d’années, avait été soumise à «des pressions psychologiques» de la part de l’accusé, qui menaçait de publier des photos et vidéos intimes qu’il avait prises d’elle.

Déterminée à mettre fin à ce chantage, elle l’avait fait venir à la plage du quartier Chemaou, à Salé, dans le but de reprendre le téléphone contenant ces enregistrements.

Mais son plan a tragiquement conduit à sa mort par noyade et sa dépouille a été retrouvée quelque temps plus tard sur la plage des Nations, non loin de Salé.

L’enquête a permis de démontrer que l’accusé, ivre au moment des faits, avait tenté de justifier le décès de cette jeune femme en prétendant qu’elle avait accidentellement chuté d’une falaise rocheuse.

Mais plusieurs contradictions dans ses déclarations, ainsi que différents témoignages recueillis parmi ses proches, ont permis de prouver sa culpabilité.

«Les déclarations de la mère de la victime ont également contredit sa version des faits. Cette dernière avait reçu des photos et des enregistrements envoyés par sa fille via WhatsApp, dévoilant la nature de la confrontation entre sa fille et l’accusé», écrit Al Akhbar.

L’examen des enregistrements et photos envoyés par la victime à sa mère a en effet révélé des épisodes répétés de chantage, ainsi que les menaces et les pressions psychologiques intenses qu’il exerçait sur elle avant cet incident.

L’enquête, menée par la police judiciaire de Salé, qui s’est fondée sur les résultats de l’autopsie de la victime, ont conclu que son décès était dû à une asphyxie et à une hémorragie cérébrale, ce qui a permis de confirmer que l’accusé l’avait bien assassinée.

Le parquet a retenu plusieurs chefs d’accusation graves à l’encontre du mis en cause: «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort», mais aussi «attentat à la pudeur avec violence», «ivresse publique», «chantage» et «menaces de publication de contenus compromettants».

Par Walid Ayadi
Le 14/01/2025 à 18h24