Salariés non déclarés: plus de cinq milliards de dirhams de pertes sèches

Une agence de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), à Rabat.

Revue de presseLe nombre de travailleurs non déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dépasse six millions de personnes, ce qui engendre des pertes de l’ordre de cinq milliards de dirhams. À qui incombe la responsabilité de cet état de fait? Les détails dans cette revue de presse, tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 11/12/2024 à 19h54

Lors de la séance des questions orales, hier, mardi 10 décembre 2024, à la deuxième Chambre du parlement, Hicham Sabri, secrétaire d’État auprès du ministre de l’inclusion économique, chargé de l’Emploi, a commenté de récentes statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Selon Al Akhbar de ce jeudi 12 décembre, «le secrétaire d’État chargé de l’Emploi a fait savoir que le nombre des personnes actives au Maroc serait de l’ordre de 12.171.000, dont 10.591.000 sont des travailleurs, concluant ainsi que presqu’un tiers d’entre eux ne bénéficient pas de la protection sociale».

Ces personnes, qui ne bénéficient pas de la protection sociale, a expliqué Hicham Sabri, sont plongées dans la précarité, livrées à leur sort lié à une situation instable.

Pour étayer cette assertion, le secrétaire d’État chargé de l’Emploi a cité le nombre de salariés déclarés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dont l’estimation serait de quatre millions.

Le secrétaire d’État a donc expliqué que «six millions de Marocains demeuraient privés de leurs droits de déclaration à la CNSS, ce qui fait perdre à cette institution et à l’État une somme de plus de cinq milliards de dirhams».

Le quotidien précise que Hicham Sabri a indiqué «que cette situation des travailleurs non déclarés auprès de la CNSS restait compliquée, et n’interpellait pas uniquement le gouvernement, pourtant appelé à mettre en application les lois en vigueur régissant le secteur de l’Emploi, mais également d’autres intervenants et partenaires, notamment les syndicats, le patronat et les salariés, soulignant que ce chantier demeure collectif».

À ce propos, «le secrétaire d’État chargé de l’Emploi a souligné le rôle important que joue l’inspection du Travail, dont l’effectif n’est que de 450 inspecteurs répartis sur 53 directions provinciales dans le Royaume, ce qui demeure très insuffisant».

Il a imputé la responsabilité de cet état de fait aux deux précédents gouvernements, «qui n’avaient pas investi dans les ressources humaines du ministère de l’Emploi», explique le quotidien.

«Pendant dix ans, si 100 inspecteurs du travail avaient été recrutés chaque année, le nombre global serait aujourd’hui de 1.450 inspecteurs», a-t-il déclaré, annonçant que son département avait opté pour une planification stratégique, avec la mise en place d’un programme national d’inspection, pour assurer plus d’efficacité.

De même, Hicham Sabri a annoncé que le gouvernement mettra en place des plateformes numériques, pour mettre un terme aux non-déclarations des salariés, en leur permettant d’effectuer, d’eux-mêmes, leur déclaration auprès de la CNSS.

Ces chantiers, a souligné le secrétaire d’État chargé de l’Emploi, s’inscrivent «dans la politique du gouvernement pour mener à bien la vision royale de généralisation de la protection sociale».

Par Mohamed Younsi
Le 11/12/2024 à 19h54