Réseaux sociaux: la nouvelle «taupe» des impôts

Le siège de la Direction générale des impôts, à Rabat.

Dans sa collecte d’informations pour identifier les fraudeurs, le fisc a fait des réseaux sociaux une source d’évaluation du niveau de vie des contribuables pour le comparer à leurs revenus déclarés.

Le 15/06/2023 à 19h24

Tous les moyens sont bons pour traquer les fraudeurs. Le fisc multiplie ses sources d’information pour les identifier. A ce titre, les réseaux sociaux sont d’une grande aide. Désormais, ils sont considérés comme l’une des sources d’information les plus importantes pour contrôler certains contribuables, en comparant leurs déclarations fiscales avec le niveau de vie qu’ils affichent sur les réseaux sociaux.

Dans son édition du vendredi 16 juin, Assabah écrit que la Direction générale des impôts a de plus en plus recours à Facebook et Instagram car les contribuables y postent des publications permettant d’évaluer leur niveau de vie réel. Photos de lieux de vacances, véhicules, ces informations permettent au fisc, à l’aide d’un outil digital développé, de faire le rapprochement avec leurs déclarations de revenus.

Sur le même registre, le quotidien explique que les inspecteurs de la Direction générale des impôts ciblent les contribuables soumis au système déclaratif.

Outre les réseaux sociaux, ajoute le journal, le fisc mise également sur les accords de coopération avec d’autres institutions, à l’instar de l’Agence nationale de la conservation foncière. Grâce au recoupement des données dont elle dispose au sujet des biens immobiliers, la Direction générale des impôts parvient à identifier les contribuables qui sous-déclarent leurs revenus alors qu’ils acquièrent des biens de grande valeur.

D’un point de vue pratique, Assabah explique que le fisc tient compte de l’ensemble des informations réunies sur les contribuables afin de calculer un niveau de revenus estimatif. Ensuite, ce niveau est comparé aux déclarations effectives. Et quand des écarts flagrants sont constatés, cela donne souvent lieu à des redressements.

En d’autres termes, plus les informations récoltées sont importantes, plus la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale sera efficcace. Et c’est exactement ce pourquoi la Direction générale des impôts a multiplié ces dernières années des accords d’échange de données avec d’autres administrations.

Par Fayza Senhaji
Le 15/06/2023 à 19h24