C’est dans une ambiance festive que Zouhair El Amri, 50 ans, a célébré sa sortie de prison, lors d’une cérémonie organisée par sa famille, dans la commune de Mansoura, dans la province de Chefchaouen. Une équipe dépêchée par Le360 a fait le déplacement à cette localité, distante de quelque 300 kilomètres de Rabat, pour suivre ces retrouvailles particulières.
Et pour cause, Zouhair fait partie des 4.831 personnes condamnées pour leur implication dans des affaires liées à la culture illicite du cannabis, et qui ont bénéficié de la grâce royale à l’occasion de la Fête de la Jeunesse.
À la faveur de la loi 13-21, dont l’objectif est de développer la filière du cannabis licite (à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles), il pourra désormais retrouver son métier d’agriculteur et renouer le plus légalement du monde avec la culture du cannabis, désormais soumise à des dispositions réglementaires et normatives claires et précises, encadrant l’activité des cultivateurs et des opérateurs.
Le vendredi 23 août, les membres de la famille El Amri ont sorti leurs beaux habits de fête pour célébrer le retour de leur proche parmi eux, après un séjour de cinq mois au pénitencier civil de Tétouan. Avec une émotion visible sur leur visage, ils n’avaient pas de mots assez forts pour remercier le Souverain. Quant à Zouhair et son épouse, ils avaient du mal à retenir leurs larmes, tout heureux de se revoir après une si dure absence.
Ce Rifain n’est pas près d’oublier cette soirée du 21 août, quand on l’a sorti de son sommeil pour l’informer de la publication du communiqué du ministère de la Justice annonçant la grâce royale. «On m’a réveillé en me disant que j’étais l’un des bénéficiaires de la grâce royale. Vous ne pouvez pas imaginer la joie que j’ai ressentie», se souvient Zouhair. «Je ne remercierai jamais assez Sa Majesté le Roi pour cette grâce. Cette réconciliation est historique», poursuit-il.
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Désormais, l’agriculteur se dit disposé à contribuer au nouveau projet de culture légale du cannabis. «Après cette grâce et cette libération, je vais pouvoir participer à ce nouveau projet et mettre à profit mon savoir-faire et mon expérience, en toute légalité. Aujourd’hui, je suis tellement heureux, de même que ma famille», a-t-il conclu pendant que, sous une chaleur torride, les youyous des femmes et les cris de «Vive le Roi» s’élevaient autour de la maison familiale.