L'effondrement de la façade d'une usine, ce mercredi 13 décembre, à Casablanca, a fait plusieurs victimes et des dégâts matériels importants. Bilan provisoire: 2 morts et 3 blessés. Ce drame n'est malheureusement pas le premier du genre au Maroc. Les habitats et bâtiment menaçant ruine qui s'écroulent se multiplient et se succèdent.
Rappelons d'abord la tragédie de Bourgogne. Le 11 juillet 2014, trois immeubles se sont effondrés dans le quartier de Casablanca, faisant 23 morts et 54 blessés. Des travaux menés au rez-de-chaussée d’un des édifices ont été mis en cause, ainsi que la construction clandestine et anarchique de plusieurs étages supplémentaires. Dix personnes ont été inculpées d’"homicide involontaire", de "non-respect des lois en vigueur sur la construction" mais aussi de "corruption" et de "falsification de documents administratifs". Le 2 février 2015, elles ont écopé de peines allant jusqu'à cinq ans de prison ferme.
Autre tragédie et non des moindres qui a marqué le Maroc, celle survenue en février 2010 à Meknès, quand quarante et une personnes ont été tuées et 76 blessées dans l'effondrement du minaret d'une mosquée historique de Meknès. C'est le minaret de la mosquée "Bab Berdieyinne" qui s'est effondré lors de la prière du vendredi, "à cause des fortes pluies qui se sont abattues", avait déclaré le ministère de l'intérieur à l'époque.
Tout le monde se souvient également de l’effroi suscité par l’effondrement, à Casablanca, d’un immeuble de quatre étages dans le quartier Sbata en août 2016 qui avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés. Le propriétaire de l’immeuble a été arrêté et a écopé d'une peine de 5 ans de prison ferme et d’une amende de 10.000 dirhams, alors qu’un technicien a écopé de 3 ans de prison ferme et d’une amende de 8.000 dirhams.
Le tribunal a également prononcé des peines de 2 ans et une amende de 1.000 dirhams chacun à l’encontre de deux ingénieurs, tandis qu’un troisième ingénieur a été condamné à un an et demi et au versement d’une amende de 1.000 dirhams. Un contrôleur a écopé d’un an de prison ferme et d’une amende de 1.000 dirhams, alors que deux autres ont été condamnés à 10 mois de prison avec une amende de 1.000 dirhams. Les accusés ont été poursuivis, notamment, pour homicide involontaire, corruption et construction de bâtiment non conforme à l’autorisation délivrée.
A Casablanca toujours, les effondrements de maisons dans l’ancienne médina sont récurrents. Dernier en date, celui survenu en septembre 2017, lorsqu’un immeuble de trois étages s’est effondré au niveau de l’avenue royale de l’ancienne médina de Casablanca. Une étude récente avait fait état de plus de 7.000 maisons menaçant ruine à Casablanca. Plus de 50 % d’entre elles se situaient à l’intérieur des murs de l’ancienne médina.
Fès n’est pas non plus à l’abri des écroulements d’habitations. La capitale spirituelle est souvent sujette à des effondrements notamment en raison de la vétusté des habitations, comme celui survenu en octobre 2017 lorsqu’une bâtisse de trois étages située au quartier Bourniates, s’est écroulée sans faire de victimes. Elle était occupée par trois familles.