Le Conseil dirigé par Ahmed Reda Chami alerte sur le risque de voir la classe moyenne sombrer dans la pauvreté à cause du poids financier que représentent les dépenses liées à la santé, l'éducation et le logement. C'est ce que rappelle le journal Al Massae dans son édition du vendredi 21 mai. Cette situation, avance le CESE, entrave la création d'une classe moyenne forte qui prend l'initiative et joue un rôle important dans la stabilité politique.
Selon Al Massae, le rapport du CESE liste un ensemble de contraintes qui rendent difficile la définition de la classe moyenne, évoquant l'adoption d'une définition purement statistique de la classe moyenne basée sur le niveau de revenu et de consommation et la faiblesse du cadre statistique de suivi des salaires dans le secteur privé. Il s'agit également de l'expansion du secteur informel et la faiblesse des statistiques qui y sont liées, ainsi que l'absence de mécanisme statistique relatif aux revenus non-salariaux.
Se basant sur des données du HCP, le CESE avance que 54% des familles de la classe moyenne ont recours au secteur privé pour bénéficier des services de santé contre 81% pour les familles aisées et 37% pour les familles des couches défavorisées. Ces indicateurs démontrent, que d'un côté, il est primordial de procéder aux réformes nécessaires pour mettre en place un système de santé public capable d'attirer les familles de la classe moyenne, qui bénéficient généralement de la couverture médicale. D'un autre côté, il faut réguler le secteur privé pour le cadrer avec les objectifs des politiques publiques dans le domaine de la santé.
Le journal explique que le rapport soulève que la classe moyenne place ses enfants dans des écoles privées et consacrent 9% de leur budget aux dépenses d'enseignement. Cette catégorie de dépense impacte fortement le revenu des ménages, car une bonne partie de ces revenus est prélevée directement pour l'enseignement alors qu'elle aurait pu être redirigée vers la consommation.
Dans le même ordre d'idée, les dépenses liées au logement impactent le revenu des ménages. Pour renforcer le pouvoir d'achat de la classe moyenne, le CESE propose la mise en place d'une taxe familiale plus appropriée, prenant en compte les dépenses de prise en charge familiale, tout en les renforçant par des indemnisations familiales plus en phase avec la réalité sociale et économique des familles, y compris les dépenses d'éducation des enfants. Le Conseil a également appelé à plus d'équité entre l'impôt sur le travail et l'impôt sur le patrimoine et à appliquer l'impôt sur le revenu plus équitablement à tous les revenus.